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Adventure is going on ...

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Message par Xantios Ven 18 Mar 2022, 7:51 am

Rappel du premier message :

Salut à toutes et tous, 

Ma nouvelle moto étant fin prête, il est tant de prendre la route.

Surtout que cette année se présentait sous les meilleurs auspices, cinq mois devant moi, quelques économies, une nouvelle moto et des rêves pleins la tête.

La décision a été vite prise, ma prochaine destination sera Magadan avec un détour par l'Iran, les Stans et la Mongolie. Oui, je sais, nombre de frontières sont actuellement toujours fermées pour cause de pandémie mais je reste optimiste sur leur ouverture au printemps.

Tout se préparait au mieux, visa iranien en poche et visa russe multi entré en cours quand la géopolitique et la guerre sont venu rabattre les cartes. Adieu les espoirs d'entrer en Russie …

Je ressort mes cartes, contacte mes amis baroudeurs à la recherche d'informations et voilà que plusieurs options prennent forme. Le terrain de jeu est immense mais le passage des frontières toujours périlleux et conditionné à de multiple facteurs.

Alors que faire ? Reporter sine die ?

Mais l'essentiel est ailleurs, Happiness is a way of travel, not a destination. Ce qui m'anime au plus profond de moi est prendre la route. Alors peu importe les difficultés, c'est décidé je pars. Pour où, bonne question. En quittant la maison, je tourne à gauche et ensuite … je verrais bien. Première destination l'Iran. Ensuite ? J'aviserai … les Stans, le tour de la méditerranée … qui vivra verra.

Vous l'aurez noté, petit changement ce coup-ci. Traditionnellement, je raconte certains de mes voyages à postériori, mais ce coup-ci, cinq mois, c'est long.

Aussi j'ai décidé de céder aux sirènes de FB et d'ouvrir une page pour emmener avec moi ceux que cela intéresse. C'est ici.

L'exercice est nouveau pour moi, donc je ne promets rien. Mon objectif est avant tout de profiter de mon voyage, pas de devenir reporter youtubeur ou autre.

Je ne délaisserai pas le forum pour autant, je viendrais y poser des nouvelles quand je pourrais. Jusqu'à aujourd'hui j'ai résisté aux réseaux sociaux et je comprends que certains soient contre.

Bien entendu, je ferrais un CR en temps et en heure ....
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Message par Xantios Mar 19 Avr 2022, 8:34 pm

Une fois de plus, départ tardif, vers 10h.
Maintenant que je suis arrivé sur les hauts plateaux, j'ai décidé de laisser tomber au maximum la route principale pour serpenter autour par les routes secondaires et les pistes.

Et les premières pistes arrivent. Je ne suis pas déçu !

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La traversée des villes est vite remplacée par celle des villages.

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Je trouve la moto plutôt instable. Evidemment, je suis toujours en pression route, 2,7 et 2,4. Je m'arrête, dégonfle à 1,7 1,8 et me voilà reparti. Je retrouve avec plaisir ma moto agile et joueuse et prend un vrai plaisir à rouler dans ces paysages que j'affectionne tant.

J'enchaine petites routes et pistes.

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Et les premiers contreforts montagneux arrivent avec leur lots de virages et de surprises.

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Le jour commence à décliner apportant avec lui son lot de couleurs pastels et c'est une fois de plus que j'arriverais à la nuit tombée.

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Message par Xantios Mar 19 Avr 2022, 8:35 pm

Devinez quoi ?
Je suis encore parti sur le coup des 10h.
Premier objectif du jour, Nemrut Dagi.

La dernière fois où j'y suis passé, c'était il y a une trentaine d'années. Cet été, avec mon ami Arnaud, nous sommes passé trop au sud pour nous y arrêter.

Une fois sorti de la ville, je récupère vite fait bien fait les petites routes et je profite du paysage. La monté au site est aujourd'hui entièrement stabilisée avec des pavées autobloquants. Ceci dit, la Turquie doit être un des pays au monde qui utilise le plus de ces pavés !

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Une fois arrivé au premier parking, il faut aller acheter son billet à la cafétéria. Ensuite, je reprends la moto jusqu'au second parking. Là le gardien a été adorable. Il m'a proposé de laisser mon casque et mes affaires de moto dans sa cabane.

Je peux donc attaquer les 200 de dénivelé léger. Le chemin commence par un interminable escalier qui me fait penser à la monté de la citadelle de Kotor. Vers la fin, les marches laissent la place à un sentier caillouteux et un peu de neige. Nous sommes quand même à environ 2200 m.

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Le site est au sommet de la montagne et est composé de quatre terrasses aux quatre coins cardinaux. Pour passer de l'une à l'autre, il faut suivre un petit sentier partiellement recouvert de neige à cette saison. C'est là que j'apprécie d'voir des bottes aventures et non d'enduro. Ce genre de ballade tournerai vite au calvaire.

Adventure is going on ... - Page 2 Img418

Le site domine réellement toute la région.

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La terrasse nord est la moins impressionnante, les statues sont de taille plus petite mais ce sont les mieux conservées. On peut facilement apprécier la finesse de la sculpture.

Adventure is going on ... - Page 2 Img616

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La face Est est la plus connue, celle de tous les reportages. Les statues, moins bien conservées, sont gigantesques et la taille des blocs de pierre les constituant sont à l'avenant.

Adventure is going on ... - Page 2 Img814

Si la première fois que j'étais venu j'avais surtout été captivé par l'architecture du lieu, aujourd'hui il n'en est rien. C'est le calme et le silence qui donne une impression d'intemporalité. J'aurais juste envie de l'assoir ou de m'allonger et de me laisser à méditer. Je comprends aisément que quelques personnes mégalos ont sacrifiée la vie de millier de personnes certainement pour organiser leur culte et leurs tombeaux ici.

Mais l'heure tourne et il me faut reprendre la route. Je resterais sur les pistes et petites routes jusqu'à ce que le jour ne décline. Parfois, le passage est délicat, mieux vaut éviter le faux pas !


Adventure is going on ... - Page 2 Img913


Il est déjà 19h et il me reste encore pas mal de kilomètres pour arriver à Van. Rouler de nuit sur les petites routes et pistes est trop dangereux pour moi. Je récupère la 4 voies pour arriver vers 21h30 à Van.
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Message par Xantios Mar 19 Avr 2022, 8:37 pm

Aujourd'hui je suis à Van, à l'Est de la Turquie.
C'est la quatrième fois que je traverse le pays, j'ai fait les trois routes, nord, centre et sud.
Sans conteste, la pire est celle du nord, paysages sans beaucoup d'intérêts et route ennuyeuse.
La plus rapide celle du centre, de la 4 voies presque tout le temps, mais la plus belle, la plus typique est sans hésiter celle du sud.

Par rapport à cet été, je ne suis resté que dans les grandes villes, Même à l'est, l'ambiance y est plus européenne. Il faut vraiment en sortir et oser aller dans les villages pour découvrir un autre visage de la Turquie.
J'ai mon test PCR en poche, j'ai vidangé la PR7 et me voici près pour la suite du voyage et le début de l'inconnu, de l'aventure.

Demain je prends la route pour l'Iran !
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Message par Xantios Dim 24 Avr 2022, 11:24 pm

Salut,

Je poste depuis mon téléphone, alors il est plus simple de mettre les photos à la fin plutôt qu'inserréesdans le texte.

J'ai rendez-vous à la frontière turco iranienne de Barzagan vers 9h avec le collaborateur d'Hossein, agent touristique iranien qui m'a fourni la lettre d'invitation pour l'obtention du visa.

Il y a environ 200 km depuis Van et 1h30 de décalage horaire. Aussi je prévois de mettre les voiles vers 4h du matin.
Je règle l'hôtel le soir et m'assure qu'il y aura bien quelqu'un à la réception à cette heure matinale.

Le lendemain matin, petit miracle, ayant préparé mes bagages la veille et sans petit déjeuner vu l'heure précoce, en 30 minutes je suis opérationnel !

Je descends mes bagages pour charger la moto et … porte close sans personne à la réception.

Damned !

La journée commence bien et promet d'être longue …
J'appelle, pas trop fort non plus, il y a des client qui dorment.

Rien.

Je ne peux rester là à rien faire. Je vois le téléphone de bureau avec les touches de numéros pré enregistré. Je décroche, appuie sur la première et tombe sur une voix féminine, encore endormie. Bride de conversation en anglais et là elle m'annonce que ce n'est pas le numéro de la réception mais celui d'une chambre … oups … je n'ai certainement pas gagné une admiratrice !
Proche de céder au désespoir, j'entends une porte s'ouvrir et un jeune homme, la tête enfarinée et les neurones pas encore connectés, fait son apparition.

Sauvé, je suis sauvé !

Je ne comprends rien à ce qu'il me baragouine mais peu importe, il a la clé de la porte !
Je charge ma moto fissa, m'équipe, rend la clé de la chambre et prends la route.

Descendants des perses, me voici, j'arrive !

Température douce, route déserte, c'est plein d'espoir que je roule vers ce pays tant de fois rêvé et totalement inconnu. Première ville traversé et immédiatement je suis surpris par l'aspect désertique des rues, contrastant totalement avec l'effervescence habituelle en journée.

Petit à petit l'altitude augmente et les paysages commencent à changer, devenant plus montagneux et désertiques. La neige fait son apparition sur les bas-côté ainsi que la présence de véhicules militaires. Je monte à 2200 et la température chute rapidement renforçant cette étrange impression de no mans land du bout du monde.

Arrêt à la dernière station-service pour faire le plein et acheter de quoi prendre un petit déjeuner et, aussi, pour avoir de quoi grignoter si l'attente à la frontière devait s'éterniser.

Une interminable file de camions stationnés me fait dire que la frontière n'est plus très loin !

Il est encore tôt mais il y a déjà foule. Rien à voir avec la frontière européenne avec ses files de voitures essentiellement de turcs exilés en Europe ou allant en Bulgarie faire leurs provisions depuis la crise financière en Turquie. Ici, une foule de personnes à pieds, familles ou jeunes hommes seuls, tous trainant des bagages improbables.

Le fonctionnement aussi est différent. Je dois laisser la moto et aller d'abord dans un bâtiment pour le contrôle des passeports. Des grilles métalliques rouges de plus de 2m de haut ne laissant le passage que d'une seule personne, et encore, pas trop grosse, canalisent la file d'attente.

Ambiance.

Arrive mon tour. Le policier ne parle pas anglais m'ai j'avais décrypté au préalable le mode d'emplois. Donner son passeport et fixer la caméra.

Je m'exécute.  
Il me baragouine un truc incompréhensible. Je lui demande s'il parle anglais. Il prend alors son téléphone cherche son traducteur, tape quelques mots et me tends l'écran. "Parlez-vous turc ou iranien ? "
Je m'abstiens de lui demander si c'était une blague. Je prends mon téléphone et lui répond que non, seulement anglais et français.
Il reprends son traducteur et me demande mon visa iranien et mon test PCR. Je suis un peu étonné sur le moment puisque je suis à la frontière turque et que l'on m'a juste demandé mon attestation de vaccination pour entrer. Je lui montre donc mon pass vaccinal. Mais non, il veut absolument un test PCR. Heureusement, aux passages de frontières potentiellement délicats, je prends avec moi un petit sac à dos avec tous mes documents, mon ordi, des photocopies de toutes mes pièces d'identité et des photos. On ne sait jamais de quoi l'on aura besoin sur le moment. Je lui montre donc le tets PCR fait la veille à Van ainsi que mon e-visa iranien. Je suppose qu'il s'assure que je pourrais entrer en Iran pour ne pas me revoir entrer en Turquie d'ici une heure ou deux si je devais être refoulé !

Une fois passé, je récupère ma moto, vais à un autre bâtiment pour le contrôle douanier. Là il vérifie mon passeport une fois de plus et la carte grise de la moto, des fois que j'aurais quelques contraventions impayées. Il tapote sur son clavier, prend son téléphone, échange avec son interlocuteur quand j'entends le mot "moto".
Poisse, qu'est-ce qu'il se passe encore ?

Dans ces situations-là, je ne peux m'empêcher de penser aux réfugiés arrivant aux portes de l'Europe que l'on balade de services en camps d'hébergement ou je ne sais quoi sans rien comprendre de ce qui les attends. Eux jouent leur survie, voir leur vie, parfois avec toute leur famille. Européen blanc et mâle en voyage purement touristique, je trouve déjà très stressant l'arbitraire de ces situations, alors je n'ose pas imaginer ce qu'ils doivent endurer.

Il raccroche, me tends mes papiers tout en me disant quelque chose de toujours aussi incompréhensible. Je prends mon air incrédule pour lui montrer que je n'ai rien compris. Il me montre du doigt la grille et appuie sur un bouton, déclenchant l'ouverture de la barrière.

Je suis enfin autoriser à sortir de Turquie. Sauf que je ne peux toujours pas entrer en Iran. Il y a une double grille métallique, une pour la Turquie, noire, et l'autre, blanche, pour l'Iran.

J'attends donc qu'elle s'ouvre. J'en profite pour grignoter un peu histoire de passer le temps.

Enfin, le passage s'ouvre. Je monte sur ma moto, démarre et avance doucement jusqu'à ce que je vois un homme en uniforme me faire signe de m'arrêter. Il me salut en anglais et je lui retourne la politesse. Il me demande d'où je viens, où je vais et veux voir mon test PCR. Une fois rassuré sur ma non contagion, il me fait ouvrir mon top case. N'y trouvant rien d'intéressant il me signe d'avancer non sans me gratifier d'un grand sourire accompagné d'un "Welcome to Iran".

Cela semble plutôt de bon augure.

Arrive alors un autre officié accompagné d'un civil qui tapent la causette tout en avançant vers moi. C'est le collaborateur d'Hossein (dont je ne comprends pas le prénom et que j'appellerai donc mon pote) qui semble être copain comme cochon avec le policier. Il me demande mon passeport, mon visa et mon carnet de passage en douane. Ils partent tous les deux.
Quelques minutes plus tard, mon pote reviens et m'explique dans un anglais très basique qu'il y a un problème avec mon visa. Ne comprenant pas le pourquoi du comment, j'appelle Hossein, à l'anglais impeccable, qui m'explique. Le douanier refuse l'impression papier de mon e-visa sous prétexte que ce n'est pas un document officiel. Je lui explique que depuis peu, l'ambassade d'Iran à Paris ne délivre plus de visas papier mais uniquement un e-visa que j'ai reçu par mail.

S'en suit alors une histoire rocambolesque. Heureusement, mon pote est là pour traduire et discute de façon parfois véhémente avec le douanier. Là encore, le sentiment d'impuissance est total. Je sens la situation déraper, mon pote appelle Hossein, la discussion semble tendue. Il me passe ensuite le téléphone. Hossein m'explique que la situation est bloquée. Le douanier ne veut  pas me laisser entrer mais qu'il faut attendre encore. Que faire d'autre ? Je lui fait donc confiance, il connait bien mieux que moi les coutumes locales.

Quelques minutes plus tard, le douanier me demande lui transférer le message via Bluetooth sur son propre smartphone et va le faire imprimer. Il revient donc avec le même papier que celui que je lui ai donné, sauf que le mien est en couleur et que le sien, gris délavé comme sorti d'une imprimante dont le tonner antédiluvien peine à retranscrire le document et qui, par conséquent, est à peine lisible.

Ainsi va la vie.
Je me croyais sorti d'affaire quand mon pote me demande d'aller l'attendre près de la moto. Me voilà indésirable maintenant !
De longues minutes d'angoisse se passent avant qu'il ne revienne, mon visa tamponné. Le reste des formalités pour le carnet de passage en douane se fait sans soucis. J'apprendrais plus tard par Hossein qu'il aura laissé 50$ au douanier et que les passages de frontières, même pour lui qui connait tout le monde ici, restent une loterie.

Les aléas des voyages. Mais l'essentiel est ailleurs, je suis en Iran !

Première préoccupation, trouver du cash. Les changeurs à la frontière étant essentiellement des arnaqueurs, j'en aurais la confirmation plus tard, je trouve un bureau de change. Je voudrais convertir en Rials 500€ mais cela fait trop, il m'en prend 100. Et voici que pour la première fois de ma vie je suis millionnaire, un peu plus de 30 millions en liasse de billets de 100 000 sont devant moi ! Merci Klim d'avoir prévu de nombreuses et grandes poches à la veste moto pour pouvoir y fourrer tous mes billets !

J'ai le plein de la moto, du liquide, tous mes papiers sont en règle …à l'instant, je suis le plus heureux des hommes : l'Iran et toutes ses merveille s'ouvre enfin à moi.

Première et c'est parti et arrivent les premiers tours de roue en Iran.

Comme toujours dans un nouveau pays, je cherche à décrypter la conduite. Mais rapidement, je me retrouve sur la route avec peu de circulation à profiter du paysage et du bonheur d'être ici. Pour tout dire, je ne réalise pas encore. Je roule vers Ourmia pour rencontrer Hossein.

Je m'arrête faire le plein. La première fois est toujours délicat. Il n'y a pas de code couleur ni d'indice d'octane. Juste une pompe. J'utilise mon traducteur pour être sûr. Le mot magique semble être benzine. Je préfère sentir quand même avant. Se retrouver avec du gasoil dans le réservoir est arrivé à bien plus expérimenté que moi !

Je reprends la route et arrive en milieu d'après-midi à Ourmia, 1,2 millions d'habitant quand même. Je découvre la véritable conduite iranienne où les rétroviseurs sont des éléments purement décoratifs et les clignotants, certainement pour illuminer les voitures les jours de fêtes. Par contre le klaxon, comme dans beaucoup de pays, devient l'élément principal de sécurité active ! A ce sujet, celui de la PR7 est plutôt faiblard pour une travel bike digne de ce nom. Mais j'ai rapidement reprogrammer mon cerveau pour délaisser le bouton des clignotants et trouver instinctivement celui de l'avertisseur sonore !

Une seule règle semble en vigueur, la priorité est à celui qui a la plus grosse paire de c _ _ _ _ _ _ s ! Foncer et surtout coller l'autre car, si vous avez le malheur de laisser la moindre place, quelqu'un pourrait s'y engouffrer ! Parfois les feux rouges sont respectés, parfois non. Tout semble pourtant bien huilé et fonctionner. Les ronds-points et les croisements ne tolèrent aucune hésitation. À la moindre ouverture il faut foncer sous peine de rester sur place ad vitam aeternam.

Mais le pire des dangers est ailleurs. Déjà, je trouvais les motards parisiens suicidaires, mais le motard iranien l'enterre sans contexte, surgissant de nulle part, zigzagant comme pas deux, frôlant les voitures imprévisibles, une sorte de roulette russe permanente. La limitation de cylindrée à 250 cm3 est certainement une mesure de santé publique en vue de préserver la jeunesse … et les moins jeunes.

Et Téhéran est pire parait-il … hummm … un grand moment de zénitude en perspective !

Enfin arrivé seins et sauf chez Hossein. Une bonne douche plus tard, nous voici parti en voiture en ville à la recherche d'une carte SIM locale. Il a une 406 comme beaucoup d'iraniens. Là débute une véritable épreuve de maitrise de ses propres nerfs. Assis à la place du passager, ou du mort, combien de fois ai-je freiné ou me suis dit, là, non, cela ne passe pas ? Vitesse délirante sans les mains occupées à envoyer des sms, demi-tour intempestif et évidement, au final, se garer en double ou triple file. Mais l'essentiel est ailleurs, j'ai une carte SIM et donc internet !

De retour chez lui est arrivé un espagnol, Juanillo, parti pour un tour du monde en Ténéré 700 pour un an. La joie de vivre incarné, une personnalité très attachante. Parti une dizaine de jour de Barcelone il est déjà là. Il m'explique son programme en un an, ce n'est pas un tour du monde façon TGV mais façon Concorde !

La journée se terminera au restaurant tous les quatre, le père d'Hossein, très sympathique au demeurant nous accompagnantAdventure is going on ... - Page 2 Img127
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Message par Xantios Lun 25 Avr 2022, 3:03 am

Journée chargée aujourd'hui.
Je décide de quitter Tabriz pour le sud, mais avant cela, j'ai plusieurs missions à accomplir.
Premièrement, trouver un coiffeur. Ayant décidé de voyager léger, je n'ai pas pris ma tondeuse et je ne peux donc pas tailler ni mes cheveux ni ma barbe. Et là, il y a urgence.
Renseignements pris à la charmante jeune fille de l'accueil toujours souriante, je pars à pieds. Quel contraste avec les jours précédents !
Il faut dire qu'ici, les vendredis et samedis sont week-end et qu'en plus, c'était jour fériés. Autant dire que la ville était morte.
Aujourd'hui, toutes les boutiques sont ouvertes et l'animation bat son plein. Autant ce week-end je n'avais croisé quasiment que des femmes toutes de noirs voilées partant à la mosquée, les plus devotes certainement, autant aujourd'hui la diversité est de mise avec des tenues très colorées et un voile laissant très largement apprécier les coiffures aprétées. Constat du jour, les iraniennes sont belles.
Mais je m'égare.
Me voici arrivé.
Je salut tout le monde en entrant.
La boutique est très similaire à celle de mon coiffeur en plus vieillotte, comme si le temps s'était figé dans les années soixante.
Le coiffeur, la soixantaine bien avancée, vient d'en finir avec un patient. Il y a encore quelqu'un avant moi, mais peu importe, j'ai le temps.
Oui, mais nous sommes en Iran. Aussi, il me fait comprendre d'y aller.
Je refuse.
Il insiste.
Je persiste et il cède.
Toujours prêt à tout faire pour être agréable aux étrangers.
Ils ont un soucis permanent de donner une bonne image de leur pays, à l'instar de la jeune femme de l'hôtel que je complimentais pour sa gentillesse et sa prévenance à constamment m'aider. Sa réponse fut très simple. Quand vous rentrerez en France, vous pourrez dire que les iraniens sont très accueillants et peut être que les gens viendront.
Fini les considérations philosophiques, mon tour arrive.
Grâce à mon téléphone, car évidemment personne ne parle anglais ici, je lui explique que je veut raccourcir un peu mes cheveux et tailler ma barbe.
L'opération se déroule comme chez nous à un détail près : il passe la lame des ciseaux et du rasoir quelques secondes à la flamme d'une lampe à huile.
Plusieurs dizaines de minutes plus tard, me voici avec une coupe à la dernière mode iranienne ! Ma foi, pas si mal excepté cette odeur d'eau de Cologne bon marché. Enfin, cela ne durera qu'un temps !
Deuxième mission, retourner dans le Bazar de Trabiz, classé monument de l'UNESCO. Tout un quartier dont les ruelles sont couvertes par des plafonds en ogive tout en briques. Comme souvent dans les bazars oriantaux, il y a des rues consacrées à chaque corps de métier, les épices, les légumes, la viande, les bijoux, les tapis persans et évidemment, la confection. Comme partout, les boutiques de prêt à porter féminine prédominent largement ce qui laisse entrevoir la mode du moment. Loin des idées largement répandues, elle est très variée et très colorée. Mais là aussi, quelque soit le continent où l'on est, les étals regorgent de produit marqués des grandes marques occidentales.
J'adore l'ambiance de ces bazars, bien plus conviviale que celle de nos galeries marchandes.
Mais l'heure tourne et il me faut quitter l'hôtel avant midi. Je dois changer quelques euros et une fois encore je repars avec quelques dizaines de millions en poche !
N'ayant plus le temps de rentrer à pieds, je tente l'aventure du taxi à moitier confiant vu mon expérience en voiture à Ourmia il y a quelques jours.
Je montre au chauffeur mon GPS avec l'hôtel programmé. Il me fait signe OK. Je m'installe dans l'antique 406 et boucle ma ceinture de sécurité illico presto ! On n'est jamais assez prudent !
Contre toute attente, la conduite est prudente et apaisée. Serait ce que les étranges bruits remontant des trains roulants serait synonyme d'un véhicule prêt à rendre l'âme et ne supportant pas d'être brusqué ?
Peu importe, c'est sain et sauf que j'arrive à l'hôtel.
Je suis dans les temps.
Le check out fini, le patron de l'hôtel veut prendre des photos. Pose tout sourire obligatoire. Cela tombe bien, je sors de chez le coiffeur !
La séance tourne au shooting, dedans, devant les tableaux de l'accueil et dehors avec la moto devant l'enseigne bien visible. Finirais je sur une brochure promotionnelle ?
Alors que j'allais quitter l'hôtel, arrive un jeune couple dont la femme, particulièrement élégante et belle, est vêtue entièrement à l'occidentale, ongles vernis et juste un léger foulard sur l'arrière de la tête. Son mari m'interpelle en anglais. Nous discutons un long moment et j'apprends qu'il est guide touristique à Ispahan. Il me laisse ses coordonnées, me disant que s'ils sont là quand j'y passerai, je serai leur invité. Il me laisse alors son numéro pour que je puisse l'appeler en cas de besoin ou pour n'importe quoi.
C'est cela l'Iran, un accueil jamais vu ailleurs.
Peu importe, je reprends la route, enfin, dès que je me serais extrait des embouteillages.
Car ici, n'en doutez pas, c'est plus qu'une institution malgré leurs immenses boulevards à trois voies, enfin, en théorie. Car dans la pratique, tout le monde stationne n'importe comment, en double ou triple file !
Aussi, in fine, le but du jeu revient à un gymkhana improvisé entre les voitures arrêtées.
Sortir de la ville est une épreuve. Les voitures sont collées les unes aux autres dans une sorte de patchwork désorganisé et même en moto, je n'arrive pas à remonter les files. Il fait presque 28°C et je commence à cuire.
Le calvaires dure une bonne trentaine de minutes avant de pouvoir enfin retrouver la route. Rapidement je quitte la quatre voies et attaque les petites routes et les pistes. Un pur bonheur surtout que les contreforts montagneux approchent. Je roule entre 1200 m et 2000 m d'altitude.
La PR7 s'exprime pleinement dans ces configurations. D'ailleurs, à ce sujet, plus je roule avec et plus je suis fan de cette moto. Plus question pour moi de repartir en GS !
Arrive la fin de journée. J'ai repéré sur Osmand une guesthouse dans un petit village sur la piste. Cela semble parfait, enfin, en théorie. J'ai bien intégré, pour m'être déjà fait piégé, que souvent quand il n'y a qu'un seul établissement de répertorié, le risque qu'il soit fermé est important. Aussi, je prépare mon plan B avec une petite ville, une trentaine de kilomètres plus loin, comportant plusieurs hôtels d'après mon GPS.
Arrivée à la dite guesthouse, évidemment, rien.
Qu'à cela ne tienne, je m'y attendais et j'ai ma solution de secours toute trouvée.
Oui, mais j'avais juste oublié un léger détail : je suis en Iran !
Je n'ai même pas le temps de reprogrammer mon GPS que quelqu'un arrive.
Salutations, discussion sommaire grâce au téléphone. Je comprends que je dois le suivre qu'il a une solution.
Soit.
Nous avançons dans le village à la rencontre d'un homme, la trentaine, qui semble plus dégourdi. Bon, il ne parle toujours pas anglais mais au moins, il arrive à utiliser le traducteur de mon téléphone. On progresse !
Petite parentaise au sujet des traducteurs. J'en utilise deux, Google traduction, le plus précis, mais aussi Microsoft traduction qui offre le gros avantage d'avoir beaucoup plus de langues utilisables hors connexion, dont le farsi, ce que ne permet pas Google. Et quand je suis perdu dans la pampa comme ici, c'est fort pratique !
Mais pour être opérationnel, il faut aussi télécharger le bon clavier, ici le farsi car peu de gens savent utiliser un clavier azery ou qwerty.
De plus, j'ai l'impression qu'un nombre non négligeable de personnes semblent illettrées n'arrivant ni à lire à l'écran ni à écrire sur le clavier, ce qui complique les choses.
Autrement dit, pour communiquer, quoi qu'il en soit, il faut toujours trouver la bonne personne !
Rapidement un dialogue s'installe et je pense comprendre que je suis son invité. Néanmoins, ce n'est pas très clair, il passe plusieurs coup de fil.
Plusieurs personnes arrivent, que des hommes et des garçons.
Enfin, une jeune femme, vingt vingt cinq ans je dirais, parlant un peu d'anglais mais surtout maîtrisant parfaitement son téléphone et le traducteur. Comme quoi, il ne faut jamais désespérer !
Elle me confirme que je suis l'invité du village et que je vais pouvoir manger et dormir ici mais que cela doit être validé par la police.
Ben voyons, je l'avais oublié celle là ! A ma décharge, à chaque rencontre de policiers sur le bord de la route, j'ai toujours eu droit à un salut amical et personne ne m'a jamais arrêté.
Il faut juste attendre qu'il arrivent. Cela prendra quasiment quarante cinq minutes.
Entre temps, la foule augmente, on m'offre du thé et les discussions vont bon train.
Enfin arrivent les forces de l'ordre en civil. Très courtois, après m'avoir dit "police", je suis accueilli par un "Welcome to Iran" leurs seuls mots d'anglais connus.
Discussion animée d'un policier avec les villageois pendant que l'autre téléphone. Puis conciliabule entre eux deux avant de revenir discuter avec les villageois. La jeune femme m'explique que tout le monde propose de m'héberger mais que les policiers ne sont pas d'accord.
L'un d'eux s'approche de moi et, grâce à mon téléphone, me demande mon passeport.
Ré discussion entre eux et ils finissent par me demander de les suivre.
Je leur demande alors très poliment pour quelle destination ? Un hôtel me répond il.
OK, là je ne semble pas avoir le choix.
Je salut mes hôtes de l'instant et tout le monde vient me serrer la main.
Je mets mon casque et suit la voiture dès policiers. Je n'ose pas allumer la Gopro pour filmer leur conduite, mais il y aurait bien matière à redire !
Une quinzaine de kilomètres plus tard, nous nous arrêtons devant une gargotte. Il me font m'installer à une table. L'un d'entre eux s'entretient avec le patron pendant que l'autre me soumet à un interrogatoire en règle toujours via le traducteur. D'où je viens, où je vais, qu'est ce que je fais en Iran, bref, les questions classiques. Il n'y a aucune tension ni animosité et je suis rodé à l'exercice. Je ne suis pas inquiet.
Jusqu'au moment où il me tends le téléphone et où je lis : demain matin nous revenons et vous mourrez. Gloups.
Là encore, pas de panique. Cela me rappelle un check point militaire l'été dernier en Turquie avec mon ami Arnaud. Les traductions ne sont jamais totalement fidèles.
Je lui dit que je n'ai pas compris et il recommence. En fait, il voulait juste dire qu'ils repasseraient demain matin avant que je ne reparte.
Ils me rendent mon passeport et mon visa et me salut, me souhaitant bonne nuit et un bon séjour en Iran.
Fin de journée mouvementée !
Le patron me dépose un menu où évidemment je ne comprends rien je n'ai pas envie de chercher, alors je vais à la facilité. Je dis "kebab" j'ai compris depuis mon arrivée dans le pays que c'était des brochettes de viande, poulet ou bœuf accompagné de tomates grillées, de riz au safran et de quelques autres garnitures variables. Je prends aussi une bouteille d'eau, la bière étant définitivement proscrite.
J'attends que mon repas arrive et j'observe l'endroit où je suis. Cela ne ressemble en rien à un hôtel, juste à un restaurant avec de grandes banquettes qui peuvent servir de lit. J'ai déjà connu cela en Mauritanie. Ce n'est certainement pas la panacée, mais j'aurais l'estomac plein et un toi. Vu que la météo prévoit de la pluie pour la nuit, c'est l'essentiel.
Enfin mon repas que j'englouti rapidement.
Le patron m'offre du thé et pour la seconde fois lui demande où je peux déposer mes bagages. La réponse est identique à la première, attendre.
Certainement il faut patienter jusqu'à ce que le dernier client parte pour pouvoir s'installer.
C'est alors qu'arrive un homme tout sourire et, miracle, qui parle couramment anglais !
Je suis sauvé.
Il me demande comment j'ai atterri ici. Je lui raconte mon histoire qui le fait rire !
J'apprends qu'il est enseignant à l'université. Il passe un coup de fil et reviens papoter.
Il m'explique qu'il vient d'appeler sa femme et qu'elle est d'accord pour que je sois leur invité. Il m'explique qu'en Iran, dans le foyer familial, c'est la femme qui commande.
Il habite Hamedan, une ville justement sur ma route. Il me propose de m'inviter demain soir. Il place sur Osmand la localisation de sa maison et m'indique les endroits à voir dans la région.
Il prend alors les choses en main. Je décharge ma moto et vais la parquer dans une sorte de vestibule.
Il me montre un petit escalier que je n'avais pas vu et nous montons à l'étage où il me m'explique qu'il y a des chambres tout confort, salle de bain sur le palier comme les toilettes, à l'iranienne.
Il ne me reste plus qu'à l'installer pour la nuit.
Demain sera à n'en pas douter, une autre journée d'aventure !

Pour les photos, je n'ai pas eu le temps de derusher les caméras, je vous mets donc quelques clichés pris avec mon téléphone

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Message par decinois Mar 26 Avr 2022, 3:29 pm

Ca faisait longtemps que j'etais pas passé sur le forum. Et voila que Xantios est deja reparti !!!
Super.
Merci pour le partage.
Je vais devoir passer plus souvent ici pour suivre ta nouvelle aventure.
A +
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Message par Xantios Mer 27 Avr 2022, 5:17 am

Les policiers ayant dit qu'ils repasseraient entre 8h et 9H, je fais sonner l'alarme de mon téléphone à 7h du matin histoire d'être présentable le cas échéant.
Il a beaucoup plus cette nuit et la température a bien chutée. Le temps est assez couvert, mais depuis mon arrivée en Iran, même s'il fait chaud, je n'ai jamais eu de véritable ciel bleu, comme si le pays était plongé dans une sorte de légère brume donnant au photos un petit air vintage.
Je suis toujours dans l'Azerbaïdjan iranien traversé par de superbes pistes de montagne. Elles sont juste ouvertes au bulldozer,  rarement empierrées ou stabilisées. Autrement dit, vu les averse de cette nuit, la boue risque de faire son apparition pour la première fois du voyage.
Mais pour l'instant, j'ai d'autres préoccupations en tête.
Que vont vouloir mes chers amis de la police iranienne ?
Chaque chose en son temps.
Pour l'heure, après une douche rapide, me sustenter avec un petit déjeuner toujours copieux.
Quelle déception ce matin, juste une tasse de thé et du pain iranien, une sorte de galette aussi fine qu'une crêpe. Pour mal faire, celui-ci est plutôt sec.
Ce sera donc pain sec trempé dans du thé. J'ai connu plus gouteux et plus nourrissant, mais ce sont les aléas de l'aventure.
9H et toujours personne. Connaissant le quart d'heure toulousain, je leur laisse la demi-heure iranienne et décide de mettre les voiles à 9h30 pétante. Je vais donc faire mes bagages, sortir la moto du cagibi où le patron de l'hôtel me l'a faite rangé hier soir et fixe solidement mon chargement.
Je règle, descends ma veste et mon casque. Il est 9h25. Je suis soulagé et m'apprête à partir quand … mes deux policiers de la veille débarquent tout sourire en me saluant.
Poisse.
Ils lisent dans mes pensées ou quoi ?
J’affiche mon plus beau sourire de faux jetons et les salue.
Je sors mon téléphone histoire de savoir à quelle sauce je vais être mangé.
En route pour Ispahan me disent-ils.
Il est vrai que hier, dans le feu de l'action, à la question où allez-vous j'avais répondu Ispahan, seule ville proche dont je me rappelais le nom et où j'avais prévu de passer.
Mais hier soir, Hesam, le professeur d'université parlant anglais, m'avait invité chez lui à Hamanedan et j'avais accepté. De plus, je voulais passer visiter le Takht-e-Soleyman, une citadelle du temps des Sassanides et le tout, bien sur, par les petites routes et les piste. Osmand me pronostiquait 400 km soit, vu les conditions, une grosse journée de roulage en perspective.
Aussi, je leur explique qu’Ispahan est trop loin pour que je puisse y arriver en une journée en moto et leur montre sur la tablette de la PR7 la navigation que j'avais prévue pour aujourd'hui.
Re discussion entre eux et ils acceptent sans protester. Parfait, suivez nous.
Mais non, je ne veux pas vous suivre, vous n'avez rien compris ou quoi ? Je veux rouler SEUL !
Je suis d'un naturel très calme, mais là, je n'ai qu'une envie, les envoyer paitre en beauté, ce qui est la dernière chose à faire sauf à vouloir revisite Midnight Express en version iranienne.
J'inspire un grand coup et appelle Hesam et lui explique la situation. Il s'entretient avec l'un des policiers et m'explique qu'il n'y a rien d'anormal, je ne crains rien, c'est juste que la conduite en Iran est dangereuse et, qu'en tant qu'invité, ils ne voudraient pas qu'il m'arrive quoi que ce soit. En roulant derrière eux, ils me protègent.
La bonne blague ! Je me retient de rire. Mais j'ai survécu à l'Europe, l'Afrique de l'Ouest, le Moyen Orient et j'en passe. L'Iran devrait aller. Le Pakistan et l'Inde, je ne dis pas, mais là, je me sens comme à la maison, enfin, presque.
Alors qu'il m'explique tout cela, je fais tourner mes méninges à la  vitesse de la lumière pour trouver comment me dépatouiller de ce piège. Le principe de la diplomatie, que tout le monde sorte la tête haute.
Eurêka, j'ai trouvé !
Je lui explique que je veux bien les suivre jusqu'à Takht-e-Soleyman, une quarantaine de kilomètres d'après Osmand histoire qu'ils m'apprennent les bonnes manières de la conduite en Iran. Une fois là bas, étant un bon élève, je continuerais seul.
Voilà en quoi j'en suis réduit !
Contre toute attente, ils acceptent !
Yes, je suis trop fort ! Enfin, gaffe mon gars, tes chevilles enflent et tu ne vas plus entrer dans tes bottes !
Nous reprenons donc la route. Autant la veille ils avaient conduit à l'iranienne, c’est-à-dire n'importe comment, autant aujourd'hui, comme par hasard, ils respectent toutes les règles et se traine à 80 km/h alors que la limite de vitesse est de 95 km/h. Oui, les iraniens aiment les demis, enfin, pas au comptoir, hein ! Il y a 2h30 de décalade horaire avec la France et les limitations de vitesse vont de 5 en 5.
Mais peu importe, dans une demi-heure j'en serait débarrassé.
Evidemment, cela aurait été trop simple.
La quarantaine de kilomètre, c'était par les petites routes et la  piste. Eux décident de prendre la grosse route. Osmand recalcule rapidement et le verdict tombe, 90 km ! Enfin, je n'ai pas le choix, patience mon gars.
Je me cale sur leur vitesse et en profite pour regarder le paysage qui, heureusement, est superbe malgré le temps tout tristounet. Je n'ose pas filmer sachant parfaitement qu'avec une voiture de police devant moi, je risque gros.
Cela fait maintenant une vingtaine de minute que nous nous trainons quand ils mettent les warning et m'intiment l'ordre de me garer.
Qu'est-ce qu'il se passe encore.
Je prends le traducteur lorsque qu'une voiture de police tous gyrophares allumés arrive.
Un jeune policier en uniforme et tout sourire sort de la voiture et m'interpelle en anglais : "hey, my freind, how are you ?"
Me voilà avec un nouvel ami !
Beaucoup de police à travers le monde pourraient venir faire ici des stages de communication avec la population. À aucun moment il n'ont montré la moindre agressivité ni arrogance, toujours très courtois, polis et souriants. Ils font leur métier, certes pas comme je l'aimerai, mais honnêtement, en fonction de leurs lois et coutumes et ils ont toujours tout fait pour que je me sente à l'aise.
Il a été appelé par ses collègues en civil pour continuer l'escorte. Eux devaient en avoir marre. Il est très étonné de la situation et me demande ce que je fais là. Je lui raconte l'histoire depuis le début en insistant sur le côté ubuesque de la situation.
Et là, j'assiste à un véritable vaudeville !
Il s'insurge, insistant sur le fait que l'Iran est un pays très sûr, que tous les étrangers sont les bienvenus etc, bref, la routine habituelle. Et là, il se retourne vers ses collègues en civil et s'en suit une discussion très animée !
Il revient vers moi me disant que ce n'est pas possible mais que tout va bien. Je lui explique alors mon envie de rouler seul, que je ne fais que du tourisme.
Re discussion avec ses collègues qui s'emportent. Là, je ne sais pas trop comment cela va finir, mais voir un simple flic en uniforme remonter les bretelles, enfin, ce que j'imagine, à ses supérieurs en civil me laisse sans voix.
Dernier acte, les policier en civil viennent me saluer et partent sans mot dire. Leur jeune collègue m'explique que je suis libre d'aller où je veux.
Je le remercie chaudement. Ils démarrent. Je les laisse partir et prendre de l'avance. À peine parti que je les vois revenir, faire demi-tour et me suivre.
Mais ce n'est pas possible, qu'est-ce qu'ils me veulent encore !
Je décide de les ignorer et roule normalement à mon rythme. Une vingtaine de minutes plus tard ils me doublent, warning et me font signe de m'arrêter. Et c'est reparti pour un tour !
Avec son acolyte ils descendent et il me lance : My friend, you drive very well ! How do you say , driving or riding a motor bike ?"
Comment te dire qu'à cet instant je me fiche royalement de la sémantique ?
Il me demande alors mon numéro de téléphone car il voudrait parfaire son anglais.
Je n'ai cure de son anglais, mais avoir le numéro de téléphone d'un policier qui m'appelle mon ami, ça c'est super intéressant.
Il me propose alors de prendre des photos. Et c'est parti pour une nouvelle séance de shooting !
Et nous nous séparons en de grandes accolades.
Ce coup-ci, j'en ai définitivement fini avec eux !
Enfin libre de mes mouvements, je reprends la route sereinement.
Arrivé à Takht-e-Soleyman, je commence la visite quand un couple d'iranien dont la femme, très moderne et habillé à l'occidentale, me demande via son téléphone, s'ils peuvent m'aider pour la visite.
La gentillesse des iraniens est sans limite.
Il me reste encore pas mal de bornes à faire et j'envisage de prendre les petites routes et les pistes. Heureusement, dans cette partie de l'Iran, les pistes sont majoritairement belles et roulantes ce qui ne pénalise pas trop ma moyenne horaire.
Enfin, par temps sec. Mais il a plu toute la nuit et le ciel se noirci de nouveau avant de lâcher, une fois encore, sont lot d'averse. Pas de vrai bourbiers, mais la piste devient particulièrement glissante par endroit. Je redouble d'attention. La PR7 fait ici des miracles alors qu'avec la GS j'aurais été en difficulté à contrôler les glissages emporté par le poids. Ici, même avec des pneus mixtes, la stabilité de la moto reste étonnante vu la précarité de l'adhérence. J'évite néanmoins de m'enflammer et reste sur mes gardes. Une chute est si vite arrivée et peut compromettre irrémédiablement le voyage.
Le vrai problème reste les camions. Ils roulent au ralenti tout en dégageant des nuages de fumée noire. Les normes euro machins sont restées bloquées à la frontière et rester derrière en moto plus de quelques minutes doit être équivalent à quelques années de tabagisme passif !
Aussi je décide de doubler. Il faut bien calculer son coup mais cela reste toujours un exercice périlleux, surtout que les chauffeurs n'ont cure de moi et zigzaguent sur toute la largeur de la piste pour éviter les trous. Avec la GS, jamais je n'aurais pris ce risque.
Les villages traversés sont assez étonnant, contrastant totalement avec les villes. Tout en pisé, sans vraiment personne dans les rues et beaucoup de bâtiments semblent abandonnés.
Mais l'heure tourne. La météo a contrecarré mes plans. Un choix s'impose. Soit je veux atteindre ma destination et je dois récupérer au plus vite la grande route, soit je reste sur les chemins de traverse mais je dois trouver où loger dans les parages. L'avantage d'avoir du temps est que je ne suis pas pressé. Je choisi donc de rester sur la piste et de m'arrêter à la prochaine ville, Bijar.

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Message par tonton jp Mer 27 Avr 2022, 6:13 am

merci David ,toujours autant de plaisir a partager tes récits
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Message par Xantios Jeu 28 Avr 2022, 5:26 pm

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Hier une super nouvelle est tombée...
Mon visa Pakistanais a été accepté.
L'aventure va donc continuer plein Est !
Quel retournement de situation après l'annulation des Stan, de la Mongolie et de Magadan !
Comme quoi, il faut toujours garder espoir !
Merci à toutes et tous ceux qui m'ont donné de précieuses informations et coup de main, ils se reconnaîtront.
La communauté des voyageurs est solidaire.
Étape suivante, le visa indien...
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Message par Xantios Ven 29 Avr 2022, 4:07 am

Je quitte Hamedan pour Qom. La météo est à l'image de ces derniers jours, oscillant entre éclaircies et averses. Depuis que je roule essentiellement sur les petites routes et les pistes, mes étapes font entre 200 et 300 km.

Les pistes sont toujours très agréables, enfin, quand la pluie ne rend pas l'adhérence trop précaire.

Cela fait une semaine que je suis dans ce pays et je suis très étonné de la qualité du bitume, égale aussi bien sur les grandes que petites routes et surtout, contrairement à la Turquie voisine et plus riche, au grip de très bonne qualité, du moins sur le sec.

Il y a un très fort contraste entre les villes, les gros villages et les petits villages perdus sur la piste dont la pauvreté est criante et où la seule manifestation visible de modernité sont les pylônes électriques.

Les maisons sont majoritairement traditionnelles avec l'utilisation de briques de terre crue ou cuites à faible température, de torchis et éventuellement de pierres non taillées ramassées de-ci de-là. Ce type de construction malheureusement résiste mal au temps et est difficilement réparable. Aussi, les bâtisses abandonnés foisonnent renforçant le côté lugubre des villages où l'absence de vie est criante. Cela me fait penser aux villages du nord de l'Espagne où il est bien souvent très difficile de trouver quelqu'un. Où sont les habitants ? D'autant plus que les champs sont vides … mystère.

Les maisons les plus riches sont crépies au ciment et ont des toits en tôle ondulée, les plus pauvres des toits terrasses étanchéifiés à l'aluminium bitumé.

Comme chez nous, les tagueurs et grapheurs laissent s'exprimer leur talent.

Aujourd'hui, pas d'histoire rocambolesque à raconter, juste une journée normale de voyage en Iran.

Je m'arrête mettre ma polaire quand il commence à faire un peu frisquet. Une dizaine de voiture ont dû me croiser, trois ont fait des appels de phares en klaxonnant pour me saluer, deux se sont arrêter pour voir si tout allait bien.

Un peu plus tard, je cherche à remplir mon réservoir, trouve une station sur Osmand et m'y rend. J'ai vite compris qu'ici il n'y a pas d'essence mais uniquement du GPL. Pas de soucis, je suis toujours très prévenant et j'ai encore de quoi rouler plus de 100 km. Mais nous sommes en Iran, alors un automobiliste ayant fini son plein me fait signe de le suivre pour trouver la fameuse "benzine" dont ma PR7 se nourri. Je le suis et il m'emmène à travers la ville jusqu'à une station-service inconnue de mon GPS. Une fois mon réservoir plein, il me souhaite bonne chance et repars.

Je joue au chat et à la souris avec les averses quand je m'arrête prendre une photo. Une voiture arrive et se gare à ma hauteur. Un homme en descend. Il me baragouine quelque chose. j'en comprends vite le sens : il m'invite à manger chez lui. J'ai tout le temps devant moi alors j'accepte. Après quelques kilomètres, nous arrivons chez lui. La configuration des village mes rappelle l'Afrique noire où chaque concession est délimitée par un mur assez haut. A l'intérieur, une cour et des bâtiments.

J'enlève mes bottes avant d'entrer. Dans ces pays-là, sachant que l'on se déchausse souvent, je fais attention de ne pas avoir de chaussettes trouées. Néanmoins, après de longues heures à avoir macéré dans les bottes, mes pieds ne sentent pas la rose !

Toujours en mimant, il me demande si je veux me laver. J'acquiesce et il m'emmène à la salle de bain où il n'y a qu'une douche. Heu, nom merci, ça ira ! Juste me laver les mains s'il vous plait !

Le malentendu dissipé, nous nous installons par terre sur les tapis. Le traducteur du téléphone nous sauve encore la mise. Nous discutons un peu de tout. Il me propose du thé et ensuite, à déjeuner. Riz, sauce pas trop pimentée, du pain et à boire. Je lui propose de m'accompagner mais il m'explique que c'est ramadan et que durant le jour il ne mange pas.
Je lui demande alors pourquoi m'offrir à manger ? Parce que je suis un voyageur et que c'est normal et important. J'ai déjà remarqué cela, durant le ramadan les voyageurs peuvent manger et d'ailleurs, les restaurants pour routiers le long des grosses routes sont ouverts.

Après le repas, il me propose de faire la sieste. Je décline l'offre même si l'envie est là car il me reste pas mal de piste pour arriver. Pas d'échappatoire possible et pas d'endroit où loger. Bivouaquer m'enchante peu vu la météo et si je pouvais m'éviter une autre séance de chaperonnage par la police, ce serait parfait.

Sa femme n'a toujours pas bougé de la cuisine où elle a préparé le repas et le thé. Via mon téléphone, je dis à son mari de la remercier pour le repas. J'essaie d'intégrer sa femme à la conversation et après maintes ruse, il finit par aller la chercher. Je lui tant le téléphone pour qu'elle puisse converser mais refuse. Son mari m'explique alors qu'elle est illettrée comme beaucoup d'Iranien. Je l'avais déjà soupçonné car j'ai bien remarqué que beaucoup de personnes ne savent pas utiliser le clavier de leur téléphone. Ils dictent les messages.

Finalement nous finirons par prendre des photos, nous échanger les numéros de téléphone, et me voici avec un nouvel ami iranien chez qui je peux aller quand je veux.

La liste des pays où je suis déjà allé commence à être plutôt longue, mais jamais je n'ai rencontré une telle hospitalité et gentillesse.
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Message par Xantios Dim 01 Mai 2022, 6:09 pm

La quête du cash !

Je suis arrivé hier soir à Ispahan avec seulement 1,5 millions en poche, juste une peccadille, même pas de quoi me payer une nuit d'hôtel.
Objectif ultra prioritaire : trouver du cash.
Car pour ceux qui l'ignoreraient, les cartes de crédit Visa et Mastercard ne fonctionne pas ici et par conséquent, impossible d'aller au distributeur. La seule façon de vivre est de changer des euros ou des dollars en Rial, la monnaie iranienne.

Heureusement, Mojtaba, un de mes nombreux nouveaux amis iranien s'est occupé de me réserver une chambre dans un hôtel traditionnel dans le centre historique de la ville. Concernant mes nouveaux amis, rien qu'aujourd'hui, j'en ai 3 de plus qui m'ont laissé leur numéro, dont fait remarquable ici, une femme. En arrivant à l'hôtel, je me garde bien d'expliquer que je suis plus fauché que les blés à la fin de l'été histoire de ne pas ternir l'image des occidentaux. Une fois installé, je file au bureau de change le plus proche. Fermé. Normal, c'est la fin de la journée. Ce sera donc mon objectif de demain matin, dimanche, car lundi et mardi sont fériées, c'est la fin de ramadan et tout sera fermé. D'ailleurs, regarder le calendrier des jours fériés iranien donne le tournis, 4 en mai, 6 en juin et c'est comme cela tout le temps ! Sns cash, je serai bon pour aller mendier ma pitance !

Dimanche matin, 9h pétante, me voici devant la porte. Je ne suis pas le premier arrivé. Dix minutes plus tard, toujours rien. J'utilise mon traducteur pour demander aux 3 personnes devant moi à quelle heure cela ouvre. Impossible de me faire comprendre, manifestement elle ne savent pas lire sur l'écran et le persan n'est pas à l'audio.

Mais nous somme en iran et j'entends : hello sir, welcome to Iran. May I help you ?

Super ! Un futur nouvel ami (Ali si vous voulez tout savoir). Il se renseigne, cela devrait être ouvert mais nous sommes en Iran. Alors que nous discutions, un homme ouvre la boutique et explique que cela ouvrira à 10h30. OK, j'ai de quoi faire ici, du tourisme !

Me voici donc parti visiter le pont mythique, Si-o-se-pol, le pont du 17ième siècle au 33 arches. Je traine dans les jardins et à 10h30 me revoici au bureau de change Je fais la queue comme tout le monde. Arrive enfin mon tour et je m'entends dire : pas de cash, je peux juste virer la somme sur un compte iranien …
Poisse.

Ok, pas de soucis, j'appelle Ali, qui je précise, m'a dit que je pouvais le joindre 7/7 J 24/24 pour lui expliquer la situation. Il me donne le nom d'une rue où je vais trouver plusieurs bureau de change. Parfait, je programme Osmand et saute sur ma PR7. La traversé d'Ispahan est encore un grand moment quand je vois d'un coup sur une vitrine "exchange office". Demi-tour, je me gare et entre.
C'est noir de monde, plusieurs guichets, je ne sais pas trop quoi faire quand j'entends, vous l'aurez deviné, "Can I help you ?
J'explique ma situation à la femme, charmante au demeurant, qui se renseigne pour moi. Là non plus, pas de cash, mais d'ici une heure, ils devraient en avoir.
OK, ne pas mettre tous ses œufs dans le même plat, une heure, cela me laisse le temps de tester l'autre option. Je la remercie et reprends ma moto.
J'arrive dans la rue supposée regorger de bureau de changes et effectivement, c'est le cas. J'entre dans le premier, pas de cash. Le second, idem. Là, je commence à me dire que ma journée de tourisme va surtout consister à dresser une carte des bureaux de changes !

Le troisième, idem, mais la femme qui me reçoit et qui parle un peu anglais se propose de m'emmener là où je pourrais en trouver. Elle quitte son bureau sans rien dire à personne et me demande de la suivre. Deux bureaux plus tard, toujours rien. Elle est désolée. Elle me ramène à son office et discute avec ce qui semble être son patron. Il semblerait que vers 13h30 ils en auront peut-être. Je n'ai rien compris à comment cela fonctionne, mais du coup, l'option précédente redevient tentante.

Re traversée d'Ispahan en moto et me revoici presque à mon point de départ ! Mon interlocutrice de tout à l'heure est toujours là. Elle va se renseigner et joie, ils ont du cash ! Mais il y a beaucoup de monde devant moi. Elle négocie et me dit de passer devant tout le monde car je suis étranger, c'est normal. Je refuse, expliquant que je fais du tourisme, je ne suis pas pressé, j'attendrais mon tour comme tout un chacun.

Elle ne semble pas tout comprendre mais acquiesce. Nous en profitons pour discuter. Elle m'explique que les iraniens n'ayant pas de cartes de crédit internationales, ils doivent demander du cash avant d'aller à l'étranger, d'où ces nombreux bureaux de change. Ils doivent avoir un passeport, difficile à obtenir, déposer une demande officielle qui sera instruite pour savoir combien ils seront autorisés à avoir.
Arrive enfin mon tour. Je change 200€ et reçois 58 millions, c'est moins que les 60 que j'avais eu à Trabiz, mais là, je ne vais pas chipoter pour 2 millions quoi ! Au diable l'avarice !
Il est 12h30 et je peux enfin poser ma moto à l'hôtel et partir arpenter la ville à pied … mais ce sera pour une prochaine fois !

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Adventure is going on ... - Page 2 Empty Re: Adventure is going on ...

Message par Xantios Lun 02 Mai 2022, 6:03 am

Petit retour dans le passé.
Jeudi 28 avril, avant d’arriver à Ispahan, j’étais à Qom.

La journée d'aujourd'hui sera entièrement consacrée à la visite de Qom, ville sainte et lieu de pèlerinage sur le tombeau de Fatima Ma'sumeh. De ce que l'indécrottable athée que je suis a compris, ce serait une sorte de vierge Marie et de Lourdes pour les musulmans.
Ce qui est sûr, c'est que c'est la ville la plus religieuse d'Iran et que, contrairement à ces derniers jours, le soleil est de sortie !
Alors en route pour une journée à pied.
Ma première destination est évidement le mausolée de Hazrat Ma'sumeh, le lieu saint de pèlerinage.
Et cela tombe bien, mon hôtel est juste en face.

Facile ?
Presque.

Car entre les deux, il y a un boulevard à 2x2 voies à traverser et les voitures, comme tout le temps ici, même en ville, déboulent à une vitesse folle.
J'hésite à me lancer, je tergiverse et finalement, attends que quelqu’un se jette dans l'arène. Ce sera une mère tenant par la main sa fille d'une dizaine d'année tout au plus.
Et là, elle y va, en dehors de tout passage piéton, d'un pas déterminé forçant le passage entre les voitures qui ne semblent pas vouloir ralentir. Je me colle à ses basques à moitié rassuré, mais elle, très zen, continue de parler à sa gamine comme si de rien n'était. Faire cela au quotidien, il faut soit une bonne dose de courage … ou d'inconscience.
Mais peu importe, étant toujours vivant, je peux commencer ma journée en mode touriste de base.

Comme tous les lieux religieux important du pays, il y a un service d'ordre qui filtre les entrées et fouille tout le monde. Un panneau affiche en grand les interdictions qui vont des armes à feu aux caméras et appareils photos.
Arrive mon tour. Je m'attends à devoir déposer mes appareils électronique à la conciergerie à l'entrée comme j'avais dû le faire à la grande mosquée de Tabriz. Mais non, la personne qui me fouille m'emmène dans un bureau ou un fonctionnaire aux deux mots d'anglais me fait comprendre qu'il me faut attendre un guide.

Quelques minutes plus tard, un Mollah, la soixantaine, à l'anglais impeccable me salue du traditionnel et incontournable "Welcome to Iran" et m'entraine d'un pas lent et assuré dans le sanctuaire. Il commence son récit historique dont je vous ferais grâce. Pour les plus curieux, Wikipédia répondra bien plus efficacement à vos questions.
Alors que nous marchions dans la première cours, il s'étonne de ne pas me voir prendre de photos. Je lui explique que j'ai bien vu le panneau à l'entrée. Et là, contre toute attente, l'érudit, le détenteur de la "sagesse" et représentant du pouvoir m'incite à braver l'interdiction car il est important que les gens en Europe connaissent la vérité sur l'Iran et son peuple. Ce n'est que la énième manifestation de ce que me disait un ami de retour d'Iran, tout est interdit mais tout le monde fait ce qu'il veut … tant que l'on ne se fait pas prendre !
A vrai dire, je n'écoute que d'une oreille son discourt historique ponctué des principaux fait de l'Ayatola Khomeini et de la révolution islamique qui ont permis de libérer le peuple iranien de l'emprise du régime royaliste du Shah. Chacun est libre d’en penser ce qu’il veut …

Je me permets de lui poser des questions, d'abord sur l'histoire, puis sur les coutumes et la société iranienne. Je suis étonné de l'aisance et la simplicité avec laquelle il répond. Enfin, je ne suis pas dupe, le message officiel n'est jamais très loin. Mais néanmoins, alors que nous nous croisons une femme avec un pensement sur le nez (ce n'était pas la première fois que j'en voyais) et que je l'interrogeais sur le sujet, sa réponse m'a paru emblématique de ce que je ressens depuis que je suis ici. Il répond que les médecins sont très compétant et que la chirurgie esthétique est très peu chère. Il est très à la mode chez les iraniennes de se faire amincir le nez, ce qui est dommage car Dieu n'a créé que de belles choses et notamment les hommes et les femmes. Il y a le discourt officiel, la religion … et la réalité des gens qui s'arrangent avec tout cela. Et si les rues du bazar de Qom regorgent de tenue noire pour les femmes, celui de Tabriz lui met nettement en avant les tenues occidentales à l'effigie des grandes marques de luxe.
Je ne suis là que depuis une dizaine de jour, mais la société iranienne m'apparait très complexe et plurielle, ce qui est tout à fait normal dans un pays de 80 millions d'habitants. Chaque jour j'ai l'occasion d'échanger avec des gens parlant bien anglais et les discours sont très différents.
Néanmoins, le discourt du Mollah, aux airs de Jedi directement sorti de Star Wars, est lui bien rodé et lénifiant. Le peuple iranien et sa culture sont très ancien et riche et la révolution islamique n'y a rien changé, elle a seulement permis à tout le monde de vivre au plus près des préceptes de Dieu. Il a bien insisté sur leur différence fondamentale avec les Talibans, rétrogrades, qui détruisent tout, musées et œuvres d'art alors qu'eux , justement à l'image de ce que Dieu a fait, magnifie toutes choses créées par Dieux et sont tournés vers la paix, l'avenir et la modernité.
Ben voyons …
J’ai failli lui faire remarqué que, s’ils voulaient exalter toutes les magnifiques choses que Dieu a créé, dont les femmes d’après ses dires, pourquoi les cacher sous d’hideux voiles noirs ? Une petite voix intérieure m’a suggérer de ne rien en faire, alors je me suis abstenu.

Le message sous-jacent est aussi que l'Iran est un pays et un peuple pacifique, évolué et bien sûr, qui n'a rien à voir avec le terrorisme.
Soit …

Mais le soir même, je lisais un rapport de l'association Human Rights Watch montrant la très nette augmentation des mises à morts en Iran, notamment celle des femmes pour homicides, à l'image de Myriam Karimi, condamnée pour avoir tué son mari violent qui lui refusait le divorce. L'exécution a été faite par sa propre fille … de quoi relativiser quelque peu l’ouverture de la société. A quand une Gay Pride à Qom ?
Néanmoins, le rapport concluait par le fait que la société soutenait de moins en moins ces pratiques.
C’est là tout le contraste que je perçois dans cette société, entre une frange de la population qui rêve de plus liberté, une autre ultra conservatrice et un pouvoir intransigeant.

Je quitte le sanctuaire et me dirige vers l'immense esplanade donnant sur le Bazar et la mosquée dont le nom m'a déjà échappé !
Les étals sont ici uniquement tournés sur les vêtements et accessoires de mode. Beaucoup moins varié que celui de Trabiz.
Je vois une sorte de centre commercial et vais y faire un tour. La mode féminine y est plus variée mais loin d'être folichonne, enfin jusqu'au rayon des jeans … taille basse et troués, la limite de l'indécence !

Je déambule au hasard dans les petites rues adjacentes où je tombe sur une étrange place. Les murs sont recouverts de portraits comme dans certains cimetières, et le sol, jonché de dalles commémoratives comme l’on en trouve dans certaines églises pour matérialiser les sépultures. Renseignement pris, c’est un sanctuaire à la gloire des érudits et martyrs du pays. Quelqu’un nettoie les stèles alors que des personnes se recueillent sur des tombes. Etrangement, nous sommes à deux pas du bazar et pourtant, je suis surpris par le silence et l’ambiance du lieux, bien plus pieuse qu’à la mosquée.

La mosquée, justement, a l’autre bout de l’esplanade, est, quant à elle, beaucoup plus dans l'esprit de la ville sainte que le bazar. Je sais qu'il y a l'entrée des femmes et celles de hommes, mais en l'absence de pictogrammes, me voilà pris au dépourvu. Une chance sur deux de faire le mauvais choix. j'ai déjà eu ce problèmes aux toilettes publiques. Alors pour éviter de passer pour un vieux pervers, je n'ai rien trouvé d'autre que d'attendre que quelqu'un entre pour m'indiquer le bon chemin !

L'atmosphère des mosquées est toujours très apaisante. J'aime ces lieux, relativement sobres, vivants et emplis de sérénité. Je m'y sens bien, à l'opposé de nos églises et cathédrales, froides et sans âmes, où l'architecture flamboyante et grandiose en impose et intimide.
De même que l'islam est différemment vécu et pratiqué dans les différents pays, l'ambiance dans les mosquée est à l'avenant, variant d'un pays à l'autre.

Ici je suis libre de déambuler, même lors de l'office comme à Tabriz. Certaines personnes prient, d'autres lisent ce que je suppose être le Coran, d'autres encore sont rivés à leur smartphones. Ici certaines personnes se sont regroupées pour faire une lecture commune alors que d'autres, derrière une sorte de barrière, se sont installés avec leur couvertures et leur bardas et dorment ou se reposent. N'ayant vu aucune interdiction, je m'autorise quelques photos rapides et discrète ne voulant déranger personne.

A la sortie, sur les tapis, là encore les gens se reposent, lisent ou prient. j'en profiterai pour moi aussi faire une petite sieste, comme je l'avais déjà fait à la mosquée de Sarajevo il y a quelques années.

De retour à l'hôtel, je m'installe au roof bar pour continuer la rédaction de mes carnets de voyage. Mais l'ambiance de cette ville m'est pesante, comme cette scène à l'hôtel. Alors que j'attendais pour prendre l'ascenseur, la porte s'ouvre. Une femme y est déjà et ne sort pas. l'homme qui attendais avec moi ne veut pas entrer, certainement du fait de la présence de la femme. Quant à moi, aucune hésitation. J'entre, la salue avant d'appuyer sur le bouton de l'étage. A peine lui ai-je adressé la parole qu'elle a resserré son voile autour de son visage, cache sa main qui tient son téléphone et détourne la tête en baissant les yeux sans mot dire.

Cela me rappelle cet été, de retour de Turquie avec mon ami Arnaud, quand nous sommes arrivés à Plovdiv en Bulgarie. Quelle joie que fut la nôtre de voir hommes et femmes riants et partageants des moments de convivialité sur les terrasses des restaurants et cafés ! J’avais alors réalisé que cette ségrégation envers les femmes m’est de plus en plus difficile à vivre.

Mais assurez-vous, toutes les iraniennes ne sont pas comme cela et elles savent aussi bien profiter de la vie … mais c'est une autre histoire …
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Message par Hugo99 Mar 03 Mai 2022, 6:42 am

Merci Xantios de cet intéressant partage qui nous permet de voyager virtuellement avec toi dans les berceaux de la civilisation.
Et vive la PR7 qui semble être la parfaite compagne de route.
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Message par Xantios Jeu 05 Mai 2022, 8:04 am

Je quitte Qom vers 9 heure. Nous sommes vendredi, jour de prière, et le boulevard longeant le sanctuaire est bloqué à la circulation pour favoriser l'accès aux lieux de cultes. Ce n'est pas la première ni la dernière fois que je vois cela. Je me retrouve coincé mais les policiers sont très avenants et me font passer pour retrouver une rue ouverte à la circulation.
Je quitte rapidement et sans regrets cette métropole, architecturalement très réussie, mais à l'ambiance lourde et pesante.
Comme toujours, pour quitter ces cités tentaculaires (Qom est la 7ième ville iranienne avec 1,2 million d'habitant) je prends les grands axes et quatre voies pour m'extraire des inévitables bouchons.
Une fois les affres de la ville passés, je bascule le mode de navigation d'Osmand sur trail pour privilégier les petites routes et les pistes.
Rapidement le paysage change. Plus je descends vers le sud et plus les prémices du désert se font sentir. Le sable fait timidement son apparition de-ci de-là sur la piste. Je croise plusieurs trains aux motrices diesel surmontées d'un panache de fumée noire.
 
Les villes traversées elles aussi commencent à se teinter des couleurs du sable blond, mais quoi qu'il en soit, les dangers sont toujours les mêmes. Ici une moto gît par terre, renversée par une voiture. Il y a deux jours, j'ai été témoins de la même scène à la différence qu'un homme, la soixantaine, en bras de chemise, pantalon de toiles et tongs aux pieds, gisait sans bouger à côté de son deux-roues. Cela m'incite une fois de plus à la prudence et à ne jamais rouler sans équipement. 
 
Quand je vois ces familles de quatre personnes juchées sur leur petites 125, même avec des bébés, je ne peux m'empêcher de penser que nous n'avons pas le même rapport aux risques et à la mort. Je l'ai souvent remarqué lors de mes voyages, et particulièrement en Afrique. En France, nous avons instauré le principe de précaution et la médecine moderne a éradiqué la notion de sélection naturelle. Mais dans de nombreux pays, la mort est encore une partie inhérente de la vie et du quotidien.
 
Mais pour l'instant, je suis face à un choix. Soit je prends la grande route et fait un détour, soit je coupe à travers la montagne par les petites routes et les pistes …
 
Vous l'aurez deviné, j'ai tiré au plus court dans le seul but de minimiser mon empreinte carbone, il va s'en dire !
Et là, oublié la pollution; les embouteillages et les turpitudes des grandes villes, je suis dans mon élément, dans ces hauts plateaux bordés de montagnes, roulant entre 2000 et 2800 m loin de toute civilisation. Je n'y croiserai que des dromadaires, le second troupeau que je voix. Ils sont très différent de ceux croisés dans le Sahara et le Wadi Rum, non pas par leur morphologie, mais surtout par leur pelage constitués d'une épaisse toison laineuse en ce début de printemps.
 
La PR7 est ici dans son élément, et je prends un réel plaisir à rouler ici malgré la présence de pas mal d'ornières de ravines et de caillasses. Je suis dans mon élément. J'aimerai que cette piste serpentant entre ces massifs pelés ne finisse jamais.
 
Mais les meilleures choses ont une fin, et je m'approche de la civilisation. Le village d'Abyaneh n'est plus très loin. Et comme nous sommes en week-end et que la météo est clémente pour l'instant, de nombreux iraniens sont venu piqueniquer dans le coin, voir pour certains, camper. Les iraniens semblent friand de ce type de loisir, et rapidement, il n'y a plus un seul emplacement de disponible et par conséquent, cela bouchonne !
 
J'entends de la musique en contrebas et semble apercevoir une sorte de guinguette. Je gare la moto et je vais voir. Coïncidence fortuite, le petit déjeuner matinal a été digéré et mon estomac ne serait pas contre se sustenter une fois encore. 
 
A peine arrivé et le choc avec Qom, quitté quelques heures auparavant seulement, est flagrant. Ici, point de femme en noir de la tête aux pieds détournant leur regard, ces dames sont habillées tout en couleur, maquillées, souriantes et surtout, très avenantes, n'hésitant pas à me saluer et m'apostropher pour discuter. 
 
J'apprends rapidement que c'est un haut lieu touristique ce qui explique l'affluence. La population ici semble particulièrement huppée et beaucoup de personnes parlent très bien anglais, facilitant les échanges. Je dirais que les plus modestes piqueniquent près du ruisseau, et les plus aisés sont ici au restaurant.
 
Comme nous sommes en Iran, je suis rapidement pris en charge pour me trouver une place, ce qui n'a pas été facile vu l'affluence et pour commander. J'ai eu beau insister mais impossible de rembourser. 
 
Une fois installé sur ma banquette et mon repas servi, plusieurs personnes passent pour me saluer et prendre un peu de temps pour échanger. l'ambiance est très festive, joyeuse, je dirais presque légère. 
Je me sens bien.
 
Je n'ai pas fini mon repas que le serveur m'en amène un autre, exactement le même. Je pense à une erreur, je lui explique tant bien que mal vu que lui ne parle que persan, mais il me montre un couple sur une banquette. Je comprends alors qu'ils m'offrent ce plateau. Je me lève et vais les remercier et en profiter pour discuter un peu. C'est ça l'Iran. Si je reste trop longtemps je vais finir obèse ! Néanmoins tous ces échanges sont revigorants, notamment car les femmes y prennent part et n'hésitent pas à venir me parler seules et même échanger leur numéro de téléphone. A ce stade, je dois vivement remercier mon coiffeur de Trabiz qui m'a relooké à la mode iranienne ! Je lui dois certainement ce soudain succès auprès de la gent féminine. Je remarque aussi plusieurs groupes de femmes seules. Cela se confirmera plus tard à Ispahan et Shiraz. Moi qui imaginais qu’elles ne pouvaient sortir seules, une fois encore, mes préjugés sont battus en brèche.
 
Quel contraste avec Qom ! L'Iran est définitivement un pays étonnant, fascinant par sa richesse et sa complexité. Jusqu'à présent, j'étais surtout rentré en contacts avec des hommes, mais maintenant je peux discuter directement de la condition féminine avec les principales intéressées. Et cela change tout. Jamais je n'aurais imaginer cela et encore moins qu'elles me donne aussi naturellement leur numéros et qu'elles prennent plaisir à discuter librement sur WhatsApp. Nous sommes bourrés d'aprioris. Rien de tel que les voyages pour voir le monde différemment et comprendre un peu mieux les autres peuples.
 
Alors que je suis là, confortablement installé sur ma banquette à rêvasser, je me disais que l'Iran m'avait attiré par sa culture, ses paysages et son histoire, mais au final, sa principale richesse est son peuple. Je prends toujours autant plaisir à rouler dans des endroits perdus, mais j'avoue que plus que jamais l'aventure est ici humaine et que j'en suis à rechercher ce contact si enrichissant.
 
Mais c'est l'orage qui me sort de ma torpeur digestive. Je reste à l'abris et réalise que je n'ai nullement envie de reprendre la route. J'avais prévu d'arriver ce soir à Ispahan, mais je change de plan. Je resterai cette nuit ici. l'avantage de voyager seul et sans réelle contrainte de temps, ne pas avoir de compte à rendre à personne et pouvoir profiter de chaque évènement imprévu. Je remarque aussi que voyager seul est un gros atout. C'est très souvent une des premières question que l'on me pose avant de m'inviter, est-ce que je suis accompagné.
 
L'après-midi touche à sa fin et la jeune femme à l'entrée m'indique le meilleur endroit pour loger. Un hôtel très atypique. Une fois installé et douché, ayant repris figure humaine après avoir subi la poussière de la piste, je descends dans le salon près de la réception pour y prendre un thé et reprendre mes carnets de voyages. Une famille est déjà installé, les parents fumant le narguilé. 
Salutation d'usage, et c'est la jeune fille, dont j'apprendrais le prénom plus tard, Aïda, qui lance la discussion dans un anglais impeccable. Etudiante à l'université, elle n'a pas beaucoup l'occasion de pratiquer la langue de Shakespeare et ne rate pas l'occasion. Rapidement ses parents interviennent, m'invite à partager leur narguilé. Ne fumant pas, je décline l'offre. Mais je crois que la prochaine fois je tenterais l'expérience ! Une discussion simple et amicale commence alors et une fois de plus, je ne vois pas le temps passer. L'heure du diner arrive et je n'ai toujours pas écrit une ligne. Tant pis, profiter de chaque instant de mon voyage reste la priorité.
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Message par Xantios Lun 16 Mai 2022, 4:21 am

Après deux jours passés à Ispahan, il est temps de reprendre la route. La prochaine ville que je veux rejoindre est Shiraz, mais je n'ai pas l'intention d'y arriver ce soir. Pour se faire, il me faudrait prendre la quatre voies et ce n'est pas mon intention. j'ai une fois de plus envie de me laisser porter par les petites routes et les pistes.

Mais avant toute chose, il me faut quitter l'hôtel. Cela pourrait passer pour chose aisée, mais loin s'en faut. Comme partout, ces dernières années le tourisme a été durement touché. Par conséquent, un européen, qui plus est en moto, est toujours un phénomène attractif pour un établissement. Aussi, impossible de partir sans les traditionnelles photos avec le staff, avec la moto et bien sûr, l'interview filmé, le tout pour alimenter leur compte Instagram. Le rituel est sensiblement le même à chaque fois. Comment je m'appelle, d'où je viens, où je vais et surtout, qu'est-ce que je pense de l'Iran et des iraniens. Les iraniens regrettent que nous, européens, ayons une mauvaise image de leur pays, mais quand je leur dit que ma prochaine étape est le Pakistan, ils sont unanimes : c'est un repère de talibans et c'est très dangereux.

Une fois remonté sur la moto, il faut quitter la ville. Et là c'est une autre histoire. Car si les iraniens sont très curieux et très attentionnés pour les étrangers, il en est de même quand ils conduisent. Ici, c'est un motard qui se colle à moi pour discuter et me demander d'où je viens. Il transporte sa femme et évidement, ne tient son guidon que d'une main puisque de l'autre il filme avec son téléphone. Là, c'est une voiture où, après les saluts d'usages, la passagère me tend une orange pendant que son mari filme tout en me collant pour que je puisse l'attraper.
Mais j'en fais quoi moi de cette orange !
Serais-je le seul à essayer de regarder la route ou quoi ?
Je ne peux leur en vouloir mais je n'aime pas me faire coller par un véhicule dont le conducteur ne regarde devant soi que par intermittence tout en continuant de foncer dans une circulation plutôt chaotique !

Enfin les petites routes me permettent de m'exfiltrer vers des cieux plus sereins. La nature reprend ses droits et les villages se succèdent les uns après les autres. Le relief est de plus en plus vallonné et je me prends à augmenter progressivement le rythme dans les virages profitant de la maniabilité de ma moto pour m'amuser un peu.

L'heure tourne et c'est mon estomac qui me rappelle à l'ordre. Je suis dans la pampa, les villages sont désertiques et je ne trouve nulle part où manger. Heureusement Osmand est là. La route principale n'est pas très loin. Je la rejoins sans attendre et fini par trouver un bouiboui pour routier sur le bord. Je salue tout le monde. C'est menu unique, des œufs au plat avec du pain et une sorte de sauce blanche à base de yaourt. Je n'ai pas le temps de commander que je suis invité par deux hommes à partager leur déjeuner. Refuser n'étant pas une option ici, alors j'accepte.

Arrive le moment délicat, car ici, tout le monde mange assis en tailleurs sur des tapis. Il faut donc se déchausser. Et là, une fois mes bottes retirées, je vais prendre place avec eux, où mes pieds, à l'odeur plus que discutable, se retrouvent à quelques centimètres des plats. Moment de gêne inévitable, mais la politesse les empêche certainement d'oser la moindre remarque. Les équipementiers motos n'ont de cesse d'innover pour nous proposer toujours plus de choses inutiles, mais à quand les bottes et les chaussettes sans odeurs ?

Repas frugal à l'image de la discussion réduite à la portion congrue via smartphone interposé. Un autre groupe de routiers arrivent et m'offrent à boire. Une fois sustenté, tout le monde pique un petit roupillon sur les tapis. Vous l'aurez compris, je ne serais pas le dernier à en profiter. Je repartirais avec deux numéros de téléphones supplémentaires et évidement, n'aurais rien payé une fois de plus.

De retour sur ma moto, je quitte la quatre voies pour me replonger dans la campagne. La route laisse la place à de la piste serpentant entre les champs cultivés. Rapidement le chemin disparait régulièrement sous l'eau. L'Iran est un pays étonnant. D'un côté ils irriguent énormément, soit via des canaux soit, comme parfois avec une sorte de tuyaux microporeux étendus dans les champs. Mais à côté de cela, il y a partout des traces de rivières asséchées et nous ne sommes qu'au printemps. Le meilleur exemple en est la rivière Zayandeh Roud où ne subsiste que quelques traces d'eau sous le pont d'Ispahan. Irrigation irraisonnée comme en Espagne ou sécheresse chronique ? Les deux certainement. Mais ici il y a clairement une fuite quelque part et du coup je patauge. Cela me rappelle un autre lieu à une autre époque, dans la plaine sous la falaise de Bandiagara au Bourkina Fasso, mais là c'était la saison des pluies qui transformait la piste en rivière. Quoi qu'il arrive, ce sont les impondérables du voyage, avancer coûte que coûte.

Enfin le bitume reprend ces droits, je traverses quelques villes. Comme dans beaucoup d'endroits dans le monde, les carcasses de mouton sont suspendues à l'air libre devant l'étal du boucher. Mais la journée touche à sa fin. J'arrive à Sisakht où je cherche où dormir. Pour changer, je galère.

Après plusieurs tentatives infructueuses, je m'arrête demander à une sorte de concierge dans un grand bâtiment. Il ne parle pas anglais mais le traducteur fait là encore des merveilles. L'homme plante là son bureau, ordinateur et dossiers, ne ferme même pas la porte et prend sa voiture en me faisant signe de le suivre. N'oubliez pas, nous sommes en Iran. Une dizaine de minutes plus tard, nous voici devant un hôtel ultra moderne. Je le remercie chaudement même si j'ai un doute sur le prix de la chambre. Je vais me renseigner et tombe sur un jeune homme à l'anglais impeccable.

Ils sont complets. Il m'explique que c'est un lieu touristique et c'est le week-end férié de la fin du ramadan. Ceci explique cela. Il prend son téléphone et appelle plusieurs établissements. Tous complets. j'allais partir résigné quand il me dit d'attendre encore un peu. Il reprend son téléphone, passe plusieurs appels et fini par me dire qu'il a un ami qui rénove un appartement. Il n'est pas fini mais je peux y loger pour la nuit si je veux. lui aussi quitte son poste à l'hôtel pour m'y accompagner en voiture. L'appartement est parfait. Je m'enquiers du prix. C'est gratuit. Je suis quand même gêné. Mais non, l'appartement n'est pas fini et je suis un voyageur européen dans le besoin.

Une journée ordinaire en Iran. Au final, les dépenses du jour s'élèvent à 10 litres d'essences, soit 1€ environ et quelques bricoles à manger, comme des chips gâteaux et autres pour un autre euro.

Je grignote un peu, prépare la navigation du lendemain pour Shiraz, trie quelques photos avant de sortir mon duvet et de m’allonger à même le sol sur le tapis. Je n’avais plus dormis par terre sans matelas depuis l’Afrique mais au final, cela ne me pose pas de problème.



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Message par Jean83 Lun 16 Mai 2022, 6:36 pm

Pour les bottes je ne sais pas, mais pour les chaussettes je te conseilles vivement les chaussettes en mérinos, particulièrement celle de la marque Icebreaker
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Message par Xantios Mer 25 Mai 2022, 7:37 am

Coup de gueule ... contre moi même.

Salut,

Je prends chaque jour un peu plus de retard sur mes carnets de voyages. Je roule plus vite que ce que je n'écris !
Néanmoins, je voulais vous donner quelques nouvelles toutes chaudes … avant de reprendre mon récit là où je l'avais laissé.

Actuellement je suis à Peshawar au Pakistan, en pays Pachtoune, pas très loin de l'Afghanistan.

Mais aujourd'hui, je voulais vous parler de la traversée du Baloutchistan, première région du Pakistan quand, comme moi, on arrive d'Iran.

J'ai  quitté Taftan pour Quetta escorté par les Levies, les forces de sécurité locales. Il y a 650 km à faire. On a mis 13h au total, dont 8h30 sur la moto le tout par 48°C en moyenne. J'ai bu 6L d'eau dans la journée et au moins 3 ou 4 le soir après être arrivé. Ma résistance physique et psychologique ont été mise à rude épreuve.

En partant à 8H du matin, évidement nous sommes arrivés de nuit. Les derniers kilomètres ont été les plus éprouvants. Nous avons dû mettre une heure pour faire 20 km, attendre toujours et encore l'escorte suivante.

Et là, j'en ai eu ras le bol. En mon fort intérieur je les ai traité de tous les noms, fustigés leur incompétence et leur impréparation. Evidemment je n'en ai rien laissé transparaitre, par pure stratégie diplomatique, afin de ne pas me fâcher avec ceux qui ont le pouvoir de me faciliter ou non la vie.

Mais je l'ai pensé.

Alors qu'en toute franchise, ils ont été adorable, m'ont invité à partager leur repas et le thé. Ils ont accédés à toutes mes demandes, qui furent néanmoins limitées  à trouver du cash et une carte SIM, alors qu'ils n'étaient pas obligé de le faire. Je me suis même fait un ami, Saddam, qui m'a accompagné pour mes emplettes alors que les autres gardaient ma moto. Qui n'a pas rêvé de laisser sa moto sous la garde des "Eagles Forces" qui, d'après leurs dires, est l'élite de la force antiterroriste ?

Ils ont été chaleureux, se sont inquiété de savoir si j'avais à boire et pas trop chaud sous mon équipement de cosmonaute. Alors oui, nous avons attendu parfois, mais alors quoi ? Durant deux jours j'ai dû croiser le chemin d'une centaine d'entre eux durant les innombrables rotations dont la très grande majorité s'est faite sans perte de temps. Est-ce que chez nous nous aurions mis autant de zèle pour un seul touriste en mal de nouveautés et de sensations fortes ? A voir le quartier de haute sécurité de Quetta où sont retranché les administrations et les locaux de l'ONU, le coin n'a pas dû être toujours particulièrement sûr. La sécurité, et la mienne pour l'occasion, est leur priorité. Merci à vous tous, Levies, Policiers et membres des commandos no fear eagle et autres.

Contrairement à ce que nous laissent trop souvent penser les réseaux sociaux, YouTube en tête, dans les voyages, il n'y a pas que des moments magiques ou de petites galères que l'on raconte sous le ton de l'anecdote en disant que l'on a finalement bien gérer les choses.

Je ne sais pas comment cela se passe pour les autres, mais des fois j'en ai marre, suis claqué et me demande ce que je suis venu faire ici ! C'est ce qui m'est arrivé l'autre jour. Heureusement, ces phases d'abattements sont rares (c'est la première en deux mois de route) et ne durent jamais longtemps et sont vites compensées par l'intensité des rencontres et la gentillesse des gens rencontrés.

Car au Pakistan, les gens sont aussi chaleureux qu'en Iran. Je ne peux pas m'arrêter cinq minutes sans provoquer un attroupement et me faire inviter.
Ce pays est vraie belle découverte mais se mérite. L'Iran était du tourisme pépère à côté du Pakistan.

À bientôt pour la suite de mes carnets de voyages.

PS: les photos sont quelques exemples des différentes escortes sauf la dernière, prise à l'arrivée à Quetta. Il s'agit d'un minibus avec, accroché à l'arrière, une sono délivrant de la musique. Il était suivit par un cortège de moto dont les passagers dansaient.

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Message par L73 Mer 25 Mai 2022, 8:40 am

Merci David pour ton retour, nous en sommes toujours aussi friand.
Effectivement parfois en voyage il y a des galères mais qui resteront des sacrés souvenirs...
As-tu eu des tempêtes de sable ? J'ai entendu qu'il y en a pas mal en ce moment Iran, Irak, Pakistan ?
Bonne route et bon vent
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Message par Xantios Mer 25 Mai 2022, 8:42 am

L73 a écrit:Merci David pour ton retour, nous en sommes toujours aussi friand.
Effectivement parfois en voyage il y a des galères mais qui resteront des sacrés souvenirs...
As-tu eu des tempêtes de sable ?  J'ai entendu qu'il y en a pas mal en ce moment Iran, Irak, Pakistan ?
Bonne route et bon vent

Oui, en Iran, quand j'ai traversé le désert du Luth. C'est effectivement la période. C'est juste un mauvais moment à passer, après tu retrouve du sable partout !!!
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Message par Xantios Mer 25 Mai 2022, 4:11 pm

Après les nouvelles pakistanaises, je reprends mon récit là où je l'avais laissé, en Iran, en route pour Shiraz.

Réveil tôt ce matin. Je regarde mon téléphone, j'avais déjà un message de Sadegh, le jeune homme qui m'a trouvé l'appartement pour la nuit, m'invitant prendre le petit déjeuner à l'hôtel.
Je plie rapidement mes affaires et m'y rends. Je le trouve à la salle du restaurant. Il me fait prendre place, me demande ce que je veux et me le fait apporter. Evidement je suis son hôte, je n'aurais rien à régler.
Je lui propose de prendre place avec moi, ce qu'il fait de bon cœur.
Il est toujours en partie sur son téléphone et je ne peux m’empêcher de remarquer son clavier en cyrillique. Je m'en étonne et il me raconte qu'il y a trois mois encore il était étudiant à Kharkiv en Ukraine. Il parle couramment russe et est rentré en catastrophe au début de la guerre. Il a ramené avec lui deux amis ukrainien.

Après un bref récit de sa vie européenne, il se lance alors dans une diatribe anti système, comme quoi en Iran la vie est impossible, qu'il n'y a aucune opportunité pour les jeunes. Pire encore, il précise que le gouvernement maintient volontairement les gens dans la pauvreté et les laisse juste survivre, ne voulant pas qu'ils soient heureux. Je suis assez étonné par ce discours. J'aurais pu le mettre sur le compte d'une erreur s'il avait utilisé un traducteur, mais son anglais parfait ne laisse aucun doute sur sa pensée. Il précise que le gouvernement ne veut pas que les iraniens aillent voir à l'étranger ce qui se passe de peur qu'ils ne veuillent pas revenir. Là je l'imagine aisément. Il doit vivre difficilement cette période après avoir gouté à la liberté occidentale. Il voudrait repartir étudier à l'étranger. Je lui propose alors de faire les démarches administrative s'il veut venir étudier en France. Ce discours très pessimiste, je le retrouverais encore plusieurs fois durant mon séjour.

Il me laisse quelques instants à mon petit déjeuner. S'approche alors une femme, la trentaine, très belle, vêtue à l'européenne et sans voile. Elle me tend la main pour me saluer et dans un anglais sans le moindre accent me remercie pour ma présence.

Je reste coi ne comprenant rien à ce qui se passe. Devant mon air éberlué, elle m'explique qu'elle me voit là, l'air serein dégageant des ondes positives qui allaient magnifier sa journée.

Je ne saisis pas tout, mais soit, pourquoi pas !

Suivent alors les questions classiques, d'où je viens, où je vais etc. Son mari approche, jean et polo Lacoste, apparemment pas du tout choqué que sa femme soit venue discuter avec moi. Il m'explique qu'ils vivent à Shiraz, ma prochaine destination, et me laisse son numéro au cas où. Nous sommes en Iran, rien que de très normal en soit.

Mais il est temps de partir. Il fait beau, la route est belle et tout va pour le mieux. Régulièrement je vois des pistes qui partent de part et d'autre de la route et non répertoriées sur Osmand. Au bout d'un moment je n'y tiens plus, et voilà que je m'engage dans un chemin de terre dans la montagne. Facile, je m'amuse avec ma PR7 qui n'attends que cela. Et tout d'un coup, mais non, je ne rêve pas, cela bouchonne devant moi ! Il y a des voitures partout !

Je crois rêver, je quitte la route pour me retrouver seul et me voilà coincé dans un embouteillage en plein chemin. Je n'avais jamais vu cela ! Je comprends vite la situation. Nous sommes en week-end prolongé pour cause de fin de Ramadan, il fait beau et les iraniens sont férus de pique-niques. Ils sont juste venu s'aérer … tous au même endroit, là où j'avais juste décider d'aller. Certains se sont même installés pour la nuit avec tentes, sonos et musique. C'est bien ma veine ! Mais je ne vais pas protester, ils sont chez eux et profitent de leur temps libre. Ils ont bien raison.

Je cherche alors un passage pour récupérer la route au plus vite.

Le reste du trajet jusqu'à Shiraz ne sera qu'une belle ballade entre petites routes et pistes faciles. Une fois en ville, je vais directement à l'hôtel recommandé par mon ami Mojtaba. C'est la fin de l'après-midi, il commence à faire chaud et je suis vraiment content d'arriver.

Et là, déception, la charmante jeune fille à l'accueil m'explique qu'avec le week-end ils sont complets.

Poisse.

Cet hôtel est pourtant charmant et je me vois bien m'y poser quelques jours. Faisant abstraction de mon apparence peu ragoutante vu la poussière dont je suis couvert, gardant une distance de sécurité, non pas en raison d'une quelconque peur de la pandémie mais juste pour éviter que l'odeur de transpiration mêlée à la poussière de la route n'aille agresser son odorat, je sors mon plus beau sourire et, d'un ton charmeur, insiste gentiment pour savoir s'ils ne leur resteraient pas une toute petite chambre, même sans lit. Elle est désolée et se propose de me chercher une place dans un établissement voisin. Arrive alors le manageur. Elle lui demande s'il sait où je pourrais trouver de la place. Et là, contre toute attente, il me dit que si je le souhaite, il me donne une des chambre de son staff. Elles ne sont pas grande mais il me la fait à moitié prix.

Tel est pris qui croyait prendre.

J'aurais dû sauter de joie mais là, je prendrais la chambre d'un des employés, si cela se trouve celle de la réceptionniste qui a été si prévenante et qui se demande peut être où elle va dormir ce soir. Je lui explique alors que je ne peux pas accepter de prendre la chambre de quelqu'un d'autre. Il insiste en disant que ce n'est pas un problème qu'il va s'arranger. Un peu gêné mais content d'avoir quelque chose, j'accepte. Il me faut juste patienter le temps qu'ils préparent la chambre.

Je prends possession de mes quartiers, enfin, de ma chambre de bonne. Faut assumer maintenant. Mais j'ai un lit, juste de quoi poser mes affaires par terre et une salle d'eau, l'essentiel quoi. Le tout donne sur un patio ombragé.

Cet hôtel est très étrange. Les chambres donnent sur des cours ou patios et, pour les rejoindre, il faut emprunter les petites ruelles et passages dans la vielle ville. j'ai l'impression d'être un habitant de la ville et non dans un hôtel !

Une bonne douche plus tard, une tenue propre enfilée, enfin, selon mon référentiel de motard en voyage, et me voilà prêt pour m'installer à l'ombre d'une tonnelle pour écrire peu tout en buvant un jus de pastèque des plus rafraichissant.

Je ne vois pas le temps passer et l'heure du dîner approche. Je me dirige vers le restaurant de l'hôtel d'où s'échappe de la musique. La salle est au trois quart pleine et je peine à trouver une table libre.

L'ambiance est festive, une bonne partie des clients chantant et frappant des mains à l'instar des deux jeunes femmes devant moi. Je profite du spectacle improvisé et inattendu.

Arrive le moment de la pause musicale. Il ne reste plus qu'un brouhaha assez inhabituel. C'est alors qu'une des femmes devant moi se lève, me regarde et me salue dans un anglais hésitant. Elle cherche une partie de ses mots sur son traducteur mais arrive facilement à se faire comprendre. Elle me remercie pour dégager tant d'énergie positive.

Et voilà que cela recommence ! Mais qu'est-ce qu'elles ont avec cela !

Sa copine se lève mais a beaucoup de mal avec l'anglais. Je les invites à prendre place à ma table. Elles acceptent sans hésiter. Je leur demande si elles veulent boire quelque chose et commande du thé.

S'engage alors une discussion un peu laborieuse sur l'Iran et la condition féminine. J'ai de nouveau droit au couplet sur le gouvernement maintenant les gens dans la pauvreté et ne voulant surtout pas qu'ils soient heureux. Elles me racontent la difficile vie des femmes ici qui ne comptent pour rien. Pourtant, à plusieurs reprises, des hommes m’ont précisés qu’une fois le pas de la maison passé, c’était les femmes qui avaient le pouvoir. Certes, peut-être, mais il sembleraient qu’elles aimeraient peser un peu plus dans la société.

Mais quoi qu'il en soit, elles m'expliquent qu'elles sont à l'origine de toutes les avancées du pays ce qui évidement fait peur au gouvernement. Peimane, la plus à l'aise en anglais, me raconte que son mari est hospitalisé depuis plusieurs mois en Angleterre. Sur son téléphone, elle me montre une lettre d'un hôpital londonien expliquant que la présence de sa femme serait fortement souhaitable pour aider à la guérison de son mari. Elle a fait deux demandes de passeports qui ont toutes été refusées. Ce n'est que la deuxième tentative me dit-elle, et évidement, elle va persévérer.
Je te souhaite sincèrement d'y arriver.

Mais la musique et les chants reprennent. La salle est pleine et l'atmosphère des plus festives. C'est alors que des hommes se lèvent et se mettent à danser … entre eux. Je trouve cela étonnant et me confie à mes nouvelles amies. Peimane m'explique que dans l'Islam les femmes ne dansent pas avec les hommes. Quelques minutes plus tard, elle regarde sa copine Nahid d'un petit air de défi. Elle se lèvent et vont danser avec les hommes. Là c'est le délire dans la salle, les femmes lancent les youyous traditionnels que je n'avais jusque-là entendus qu'en Afrique du nord. D'autres femmes les rejoignent et l'ambiance est indescriptible.

Je me retrouve seul à table, battant la mesure de mes mains, hésitant à aller les rejoindre mais ne voulant mettre personne mal à l'aise. Je sens la situation délicate. Je voulais filmer mais le responsable du restaurant me fait signe que non. Je suis très étonné, les iraniens le font tous. Un étranger n'est peut-être pas autoriser à le faire car nombre de femme ne sont pas voilées pour l'occasion. Pas de soucis, je passe mon téléphone à quelqu'un qui s'en charge pour moi. C'est alors que Peimane vient vers moi et m'invite à les rejoindre. Je ne me fait pas prier et me voilà en train de danser en Iran !

Evidemment, je suis le centre d'attraction du jour et du coup, je ne me laisse pas démonter. Un peu plus loin, un groupe de femmes, sans hommes, sont toujours assises sur leur banquette. Je m'approche et invite la première à danser. Là c'est la frénésie totale dans un concert de youyous incroyable. Contre toute attente elle accepte !

Les groupes se font et se défont. Les hommes essaient de m'apprendre les pas mais les femmes veulent danser avec moi.

Arrive la dernière chanson. Il est 23h et la musique doit stopper. Quel dommage. Un des plus beau et émouvants moments de mon séjour en Iran. L'espace d'un moment il n'y avait plus de religion, plus de barrières entre hommes et femmes, juste des gens transportés et communiants à travers la danse au son des chants et de la musique. Un phénomène universel quel que soit l'époque et la civilisation.

Tout le monde se congratule, j'ai serré un nombre incalculable de mains à l'occasion. Les musiciens sont venus me remercier me disant que je dansais comme un véritable iranien ! Là, je les soupçonne d'avoir voulu être diplomates et polis envers un étranger.

Rapidement la soirée prend fin et chacun se retrouve chez soi, et moi, dans ma petite cellule monacale.

Le lendemain matin, Peimane et Nahid m'attendent dans le patios devant ma chambre pour aller prendre le petit déjeuner. Nous nous retrouvons attablés avec certains de nos comparses de la veille. Tout le monde veut savoir d'où je viens et ce que je pense de l'Iran, les discussions classiques. Car évidement, la veille, nous n’avions pas eu le temps de discuter. Ma voisine, avec qui j'ai dansé hier, se lance à son tour. A chaque fois qu'elle me parle, elle jette un regard en coin à son mari. Cherche-t-elle son approbation ou un signe de désaveux ? Quant à lui, que je ne me rappelle pas avoir vu la veille, s'est juste contenté de regarder droit devant lui sans décrocher un regard ou un mot.

L'ordre social a repris ses droits.

Le petit déjeuner se termine par une séance de selfies tout azimut. Peimane et Nahid rentrent à Téhéran. Nous échangeons nos numéros. À ce jour, nous restons toujours en contact.

Aujourd'hui ce sera une journée sans moto dédiée à la visite de la ville de Shiraz … mais ce sera dans un autre épisode.

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Message par Xantios Dim 29 Mai 2022, 1:27 am

Journée d'exploration

Encore une entorse à mon récit.

Voici brièvement ma journée qui en dit long sur ma façon de voyager … dans l'impréparation totale. Mais c'est cela qui me plait, découvrir, partir à l’inconnu sans savoir ce qui m’attend.

Tout a commencé hier soir. J'étais à Dir dans une guesthouse où le patron, qui fait aussi guide, parle parfaitement anglais. C'est mon jour de chance, je ne me fais pas prier plus longtemps et lui demande ce qu'il y a à voir dans le coin.

Kalach valley et Bumburait me dit-il en me montrant des photos accrochées dans le hall. Effectivement, cela me semble plutôt sympa. C'est décidé, ce sera ma destination de demain. Je sors ma tablette et il m'indique la localisation. Moins de 200 km, parfait, car je me doute fortement que la fin ne sera pas goudronnée.

Arrive le petit matin, enfin, 10h quand je mets les voiles. Route normale dans un cadre plutôt sympa, il fait beau mais pas trop chaud, à peine 30°, bref tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Quelques dizaines de kilomètre plus loin j'arrive à un barrage de police. Contrôle de mon passeport. Rien d'anormal ici puisque je suis tout prêt de la frontière afghane. Et là, le policier m'informe que le tunnel de Lowari, juste devant moi, est interdit aux motos.

C'est bien ma veine ! Je fais comment alors ? Il doit bien avoir un autre passage, une ancienne route ou autre. Quand je regarde autour de moi la hauteur des montagnes, une petite voix intérieure me dit que je vais me retrouver dans une drôle de galère …

Mais non, il suffit de charger la moto sur un autre véhicule. Ouf !
Parfait. Les policiers sont vraiment adorables, ils s'occupent de tout et me trouvent un camion qui arrive un quart d'heure plus tard. Charger la moto est finalement assez simple. Une fois de plus je suis bien content de ne pas avoir une moto de 400 kg. La PR7 sur le plateau du camion, il n'y a rien pour l'attacher. Pas de soucis, je voyagerais dessus histoire d'assurer le coup. On n'est jamais trop prudent dans ce genre de situation. Ils ont l'habitude de leur petits motos légères mais ont du mal à appréhender la différence avec les nôtres. Cela me rappelle le Mali et la traversée du fleuve Niger où ils voulaient mettre les motos sur des pirogues, solution que nous avions déclinée car trop risquée.

Avant de partir je précise quand même au chauffeur de rouler doucement, ce qui, au Pakistan, n'est jamais inutile !

Les 10,5 km du tunnel sont avalés sans soucis de même que le déchargement.

À moi la kalach valley !

Après quelques kilomètres d'une belle route, une fois le pont qui traverse la Kunar river traversé, les choses sérieuses commencent avec une piste à flanc de montagne bordée par un précipice. La piste se rétrécie rapidement pour ne devenir qu'un chemin. À la sortie d'un patelin la piste que m'indique Osmand est coupée.

Poisse. Demi-tour, je retourne au village et demande comment aller à la Kalach valley. On m'indique une autre piste. C'est parti !

Rapidement la piste n'est plus sur ma carte, mais cela ne m'inquiète pas, il n'y a pas de bifurcation. À chaque fois que je croise quelqu'un je m'assure d'être sur la bonne route. Oui, Kalach valley, tout droit ! Cela me rappelle mes premiers voyages sans GPS et aux cartes routières imprécises où la seule façon d’avancer était de demander son chemin.

Outre les paysages, ce qui m'étonne le plus, c'est que pour une fois les femmes semblent être de sorties. J'en croises plusieurs. Elles ne sont pas voilée et sont habillées de façon très différentes, dans des tonalités de rouge écarlate avec une coiffe très particulière que je n’avais jamais vu auparavant.

Pas le temps de m'appesantir sur le sujet, j'arrive à Birir, un village perdu au milieu de nulle part, je demande la route, je ne suis pas perdu alors je continue. Mais le chemin devient de plus en plus défoncé et surtout plein de caillasses de plus en plus grosses. Mais je croise toujours des véhicules dont des berlines qui sautent de pierre en pierre. Je me demande comment elles résistent à un tel traitement. Plus j'avance et moins c'est praticable mais je croise toujours du monde, enfin, uniquement quelques 4x4. Je suis de plus en plus sceptique. Je regarde ma carte et tout autour de moi il y a des montagnes et je ne vois pas comment les traverser pour rejoindre le village de Bumburait .

Pris d'un doute, je fais demi-tour et retourne au village de Birir. Là je fini par trouver quelqu'un qui parle anglais et je comprends. Ce n'est pas la Kalach valley, mais les Kalach valleys, car il y en a trois et l'on ne peut pas passer de l'une à l'autre. Evidement j'ai pris celle la moins accessible. Enfin, rien n'est perdu, j’ai beaucoup aimé ces paysages dont je n’ai pas l’habitude et surtout, je me suis bien amusé avec la PR7 qui a assurée encore une fois !

Je retourne donc au village où la piste était coupée et essaie de me faire expliquer la route pour Bumburait. Je galère, je jardine, et après plusieurs demi-tours, je trouve un pakistanais qui se propose de m'y amener.

Délivrance !

Il ouvre la route avec sa Honda 125 GC, la moto la plus populaire ici et en Iran. Sans casque et en tongs évidement, il n’est nullement gêné pour arsouiller sur la route. Car oui, d'habitude ils ne roulent jamais aussi vite. Je reste à bonne distance derrière lui, ne voulant pas rentrer dans ce jeu dangereux. Et pire encore, quand arrive la piste, il ne ralenti pas. Il m'a bluffé de voir tant d'aisance sur sa petite moto aux suspensions rincées qui se dandine de droite à gauche.

Une fois sur la bonne route nous nous saluons et nous nous séparons.

Autant la Kalach valley de Birir est délicate, autant celle de Bumburait est accessible à tout le monde et à tout type de véhicule. C'est d'ailleurs la plus touristique.

La journée touche à sa fin, je vais loger là pour ce soir. À titre indicatif, j'ai fait 100 km de piste en 4h.

Une fois posé et douche, je vais faire un tour au musée Kalach et trouve l'explication à ma folle journée.

Les Kalachs sont une minorité pakistanaise répartis sur trois vallées. Ils descendraient des soldats d'Alexandre le Grand et sont animistes majoritairement, ce qui explique les femmes non voilées et non enfermées chez elles. Ils luttent actuellement pour la défense de leur culture et de leur religion.

C'est comme cela que j'aime voyager, aller là où la route me porte, au gré des rencontres et des évènements. Aujourd'hui fut une superbe journée de moto et de découverte d'un peuple et de ses coutumes. Alors oui, ma 800 GS serait passée partout, mais avec du stress et surtout, beaucoup plus de fatigue notamment lors des innombrables demi-tours. Je serais passé, c'est sûr, mais avec la PR7 non seulement à l'arrivée je n'étais pas épuisé mais j'ai pris beaucoup de plaisir à rouler. Une fois encore, une moto basique moderne et performante ets parfaitement adaptée à ce type de voyage.

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Message par tonton jp Dim 29 Mai 2022, 3:39 pm

toujours aussi passionnant , merci david
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Message par Xantios Dim 12 Juin 2022, 5:46 am

Le joyau de la couronne

Cela fait déjà plusieurs milliers de kilomètres que la couronne arrière de mon kit chaine est en fin de vie. Et quand je dis en fin de vie, ce n'est pas du figuratif. Les dents sont tellement usées que plusieurs se sont cassées.
Il est évident que sur un voyage de 5 mois et plusieurs dizaines de milliers de kilomètres le kit chaine, comme les pneus, allaient souffrir et qu'il faudrait les remplacer.
Aussi, avec mon ami Jean qui lui aussi partait pour plusieurs mois en Iran et Pakistan, nous avions anticipé la maintenance des motos et passé commande de gommes flambants neuves et d'un kit chaine à Thorque Motor Sport à Lahore.
L'heure du changement approchant, je les contacte pour savoir quand je pouvais passer pour le remplacer. C'est là, que, le plus naturellement du monde, il m'apprend qu'il est impossible de trouver une couronne arrière et que, s'il la commande en Europe, le délais est à minima d'un mois.
Poisse. Pourquoi ne pas m'avoir averti dès qu'il a eu l'information pour que j'envisage une autre solution ? Différence de culture certainement …
Peu importe, je ne suis pas du style à me laisser abattre et j'ai encore plusieurs autres options qui s'offrent à moi.
La première, en cas d'urgence extrême, et là cela en est une car je ne pense pas pouvoir faire plus d'un millier de kilomètre avec l'ersatz de couronne qu'il me reste, contacter l'usine AJP, très réactive au demeurant, pour qu'ils m'en livrent une en urgence. Solution extrême, car si cela reste toujours faisable, le tarif est proportionnel à la distance parcourue et à la rapidité de l'envoi. Autant dire que je vais y laisser des plumes et bien plus encore !
La seconde est un contact que j'ai sur Karachi. Je le relance et idem, il me confirme le délais normal beaucoup trop long pour moi. Néanmoins il me propose de faire usiner sur place une copie de la pièce. Mais pour se faire, il lui faut l'original. Enfin une lueur d'espoir. A un détail près tout de même, Karachi est à 1 400 km au sud. La moto pourrait tenir la distance si je la ménage, mais nous sommes au Pakistan. Impossible de faire une telle distance dans la journée, surtout que là-bas, actuellement, la température ne descend jamais sous les 45°C. Il me faudrait compter 3 jours de route harassante pour y aller, et autant pour revenir.
Trop long et trop fatiguant en l'état actuel des choses, mais je garde l'idée au cas où.
Il me propose alors de l'envoyer à Karachi. Comment dire que cette solution ne m'enchante guère. Confier l'unique exemplaire dont je dispose à un transporteur dont la fiabilité est très certainement un brin aléatoire me semble trop risqué.
Mais l'idée de faire une copie de la couronne fait son chemin. Je recontacte alors Thorque Motor Sport pour savoir s'il ne serait pas possible d'en faire une à Lahore. Renseignement pris, il me dit que non. Cela ne m'étonne guère, c'est une grosse boite, plus habitué à commander des pièces en Europe que de les faire fabriquer sur place. C'est surement faisable mais il n'a tout simplement pas le bon réseau.
Qu'à cela ne tienne, pour aujourd'hui, j'ai un autre objectif, rallier Islamabad avant de rejoindre mes amis Jean et Elisabeth le lendemain à Lahore. Islamabad est la capitale du Pakistan et y trouver un logement actuellement est très compliqué. La ville est littéralement submergée de réfugiés afghans attendant l'octroi d'un visa pour émigrer vers une nouvelle terre d'accueil .
Voulant éviter la galère de la recherche d'un lieu où dormir à la nuit tombante, j'envoie un message à un de mes contacts sur place pour savoir si, par le plus grand des hasards, il ne connaitrait pas un endroit cool et pas trop cher pour y passer la nuit. Pas de soucis me répond-il, je me renseigne et t'envoie les coordonnées quand tu seras sur la route.
Je pars donc l'esprit léger, concentré uniquement sur la circulation tout en gérant ma fatigue et mon hydratation, il fait toujours 45°C en moyenne, et en essayant de rouler le plus régulièrement possible afin d'économiser les derniers millimètres de métal de ma couronne arrière.
Coordonnées d'une guesthouse reçue, je me pointe directement à l'adresse indiquée. Une fois arrivé sur place, douché et sustenté, j'envoie un petit mot à Sayed, mon contact à la capitale, pour le remercier et lui proposer, par la même occasion, de nous retrouver le lendemain matin.
Neuf heure pétante, alors que je suis toujours au petit déjeuner, il arrive. C'est la première fois que je le rencontre réellement et nous discutons de choses et d'autres avant que je ne lui expose mon problème. Fini de déjeuner, prend ta moto et on va chercher une solution me dit-il. Voilà une journée qui s'annonce radieuse !
Nous partons tous les deux sur ma PR7, qui, pour ceux qui l'auraient oubliés, est une moto une place sans repose pieds passager. Qu'à cela tienne, nous sommes au Pakistan, et l'on pourrait très bien y faire prendre place tout une famille. Il me guide jusqu'à un premier garage, puis un second et un un troisième qui lui annone que c'est faisable … dans cinq minutes. Enfin une bonne nouvelle. Mais Sayed me dit, dans cinq minutes au Pakistan peut vouloir dire dans une heure, demain, ou la semaine prochaine, il faut leur mettre la pression. Le numéro de téléphone du patron de la boutique étant peint sur le mur, il l'appelle et lui dit que si personne ne s'occupe de nous rapidement nous partons voir ailleurs. Moins d'une dizaine de minutes plus tard le boss débarque et remue ses troupes pour trouver une solution à mon problème.
La première tentative est de trouver une couronne adaptable puisque la mienne est un modèle générique standard. Ils ont là un stock de cadavre de vieux trails au trois quart démontés et servant de réserve de pièces détachées. Pas de chance, aucune n'est strictement identique. Par contre, en cherchant bien, ils en dégote une presque identique, avec juste une dent de moins. Seul problème, le trou central est trop petit pour que le moyeu de la PR7 puisse passer. Peu importe, un petit tour chez le fraiseur tourneur du coin va résoudre le problème. Je remarque alors que cette couronne, pleine, a deux sets de trous de fixation différent. Je suppose qu'elle a été fabriqué sur place et déjà adaptée sur au moins deux motos. Ma PR7 sera donc sa troisième vie ! Je crois que question recyclage et anti gaspillage, nous, occidentaux, avons beaucoup de choses à apprendre du reste du monde. Mais au diable les pensées philosophiques, c'est sur des machines-outils allemandes que la pièce est retaillée à la bonne dimension. Il joint alors les deux couronnes par trois points de soudure avant d'entamer le perçage et le fraisage des trous en utilisant le modèle d'origine pour gabarit. Comme tout le matériel ici, les forets n'étant pas d'une toute première jeunesse, il les affute avant de les utiliser.
Travail d'orfèvre terminé, me voici avec une couronne (presque) neuve ! Il ne reste plus qu'à la remonter, nettoyer la chaine à l'essence, produit miracle de la mécanique moderne à travers le monde entier, de la graisser et d'aller tester la bête. La différence est flagrante et la moto retrouve de sa superbe !
Je règle la note, environ 25€ pour quatre heures de travail plus la pièce, je m'en sors plutôt bien !
Je remercie chaleureusement tout le monde, surtout Sayed, et nous repartons.

Il est déjà 14h30 quand je me mets en route pour Lahore à la rencontre de mes amis. Sur la route, j'ai repensé à un de mes premiers voyages en Afrique noire, en pays Sénoufo en Côte d'Ivoire. Alors que j'étais en brousse avec mon 350 DR, je chute bêtement (ah oui, les chutes sont toujours bêtes, c'est bien connu) et casse mon levier d'embrayage. Avec les copains qui m'accompagnaient, nous rallions tant bien que mal le prochain village. J'étais dépité, convaincu que la seule façon de le changer était d'en commander un en France ce qui, d'ici, et avec les moyens de l'époque, relevait des douze travaux d'Hercule. Mais l'Afrique est le continent de la débrouille et des miracles. Avec les deux parties du levier, le potier a fait un moule, le forgerons à fait fondre des boites de conserve qu'il a coulé dedans et, pour finir, le mécano à limé, poncé et taraudé le nouveau levier. Cela a duré trois jours durant lesquels nous avons été pris totalement en charge par le village. Une occasion unique de rencontrer les gens et de découvrir leur mode de vie. Il faut juste du temps.
Je le reconnais, au début cela demande de prendre sur soi et d'être suffisamment ouvert d'esprit pour accepter des solutions qui nous semblent parfois farfelues et, en tout cas, loin de nos standards occidentaux. Ma couronne arrière est certainement en vulgaire acier non traité et sans aucune norme de qualité lors de son usinage. Elle ne durera pas 30 000 km certainement mais elle fera le job tant que je continue de rouler tranquillement en mode voyage.

Dans le même esprit, souvent on me demande quelle application j'utilise pour trouver à me loger ou pour la mécanique et autres services. C'est bien un réflexe d'occidentaux, chercher une solution dans la technologie. Pour moi, le plus efficace et, surtout, le plus convivial et humainement intéressant, est de demander aux gens sur place. Ce sont eux qui connaissent le mieux leur ville et leur pays et c'est surtout l'occasion de rencontres parfois mémorables.
Alors oui, je suis comme tout le monde, mon smartphone m'est aujourd'hui devenu indispensable, mais les applications que j'utilise le plus sont au final WhatsApp et Messenger. Au final, ma façon de voyager reste la même, sauf que la technologie me permet d'anticiper la prise de contact avec les gens. Les applications comme IOverlander sont, de mon point de vue, d'un intérêt très relatif et ont surtout pour conséquence à normaliser les voyages, tout le monde allant aux mêmes endroits et utilisant les mêmes services.
Mais l’essentiel est ailleurs … adventure is going on !



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Message par Xantios Mer 15 Juin 2022, 4:09 am

L'heure du choix.
 
Quelques nouvelles du front.
 
Ayant trouvé à Islamabad une solution pour ma couronne arrière, je pouvais envisager de continuer à rouler.
Je suis donc parti à Lahore retrouver mes amis Jean et Elisabeth. Jean avait pris rdv à la concession BMW pour la révision de sa 1250 GSA où je l'ai accompagné avec ma frêle mais non moins vaillante AJP PR7. Une fois sur place, le responsable de l'atelier me dit qu'ils vont me laver la moto. Parfait, elle en a bien besoin comme toujours ! Pendant ce temps, nous sommes invités à nous installer dans le salon donnant à la fois sur le showroom et sur l'atelier pour garder un œil sur les opérations de maintenance. Toute l'équipe défile alors pour discuter avec nous. Ambiance détendue et très amicale. Toujours curieux, je jette régulièrement un œil à l'atelier et là, stupéfait, je remarque qu'ils ne se contentent pas de laver la moto, mais qu'ils sont en train de nettoyer les casques et les vestes ! Voilà un sens du détail et du service auquel nous ne sommes pas habitué dans les concession BMW en France. Dire que j'ai laissé mon linge sale à la guesthouse, dommage !
Arrive l'heure du déjeuner et c'est tout naturellement qu'ils nous invitent à partager leur repas. Ambiance bon enfant des plus agréable. Toute l'équipe est là dont notamment une jeune femme, qui participe à égalité avec ces collègues masculins.
Ma moto est maintenant rutilante comme rarement elle l'a été et le chef mécano veut s'assurer qu'elle tourne parfaitement pour la suite de mon périple. Et bien lui en à pris.
il trouve qu'à bas régime elle ratatouille un peu. Je n'ai rien remarqué de tel, mais je ne suis pas un pro et surtout, en roulant tous les jours, on s'habitue très facilement aux petits changements qui s'installent progressivement. Tout au plus ai-je noté une baisse du régime du ralenti que j'ai naïvement attribué à la qualité de l'essence et à l'altitude. Cela ne m'a en aucun cas traumatisé.
Je le laisse aller plus avant dans ses investigations et il ne lui faut pas longtemps pour en trouver la cause : avec les températures extrêmes rencontrées au Baloutchistan, la graisse utilisée en Iran pour étanchéifier le filtre à air a fondu et a coulé dans le corps d'injection qui s'est encrassé. Un bon nettoyage plus tard, tout est rentré dans l'ordre. Pour lui elle tourne comme une horloge et le ralenti a retrouvé son régime idéal. Des gens compétents, il y en a partout. Merci à toi et à toute la team, notamment les oubliés, l'équipe de nettoyage des motos qui s'active sans ménager leur peine, dehors, sous une chaleur étouffante, alors que nous profitons de la douceur des locaux climatisés. 
Moto propre et révisée, tout irait pour le mieux s'il ne restait pas la question des pneus. Les Mitas E07 ont maintenant 23 000 km. Ils sont clairement en fin de vie, mais je pourrais rouler encore deux à trois milles kilomètres avec si besoin était. Avec Jean, nous avions anticipé en commandant un train de gomme chacun il y a quelques temps déjà chez Thorque Motor sport à Lahore. Les siens sont bien arrivés mais les miens, pour une raison inconnue, ont pris du retard. Ils devraient être là d'ici quelques jours … à quelques semaines. Me voilà bien avancé !
Mais nous sommes au Pakistan, il existe toujours une solution. Après plusieurs coup de fil passés, le responsable m'apprend qu'il a trouvé des pneus qui pourraient aller. L'avant est bien du 90/90/21 mais l'arrière est du 150/80/18 au lieu de 140/80/18. Je ne vais pas faire la fine bouche, surtout après avoir monté une couronne arrière faite maison ! Vendu. Ah oui, et la marque et le modèle ? C'est bien une question d'occidental nanti empêtré dans l'embarras du choix. Ici l'important est d'avoir des pneus en état pour éviter de rouler sur la jante ! Sinon, ce sont des Avon Treckriders et je n'ai aucune idée de ce qu'ils valent. J'espère juste qu'ils tiendront jusqu'en Turquie où là je pourrais en trouver plus facilement. 
Ce coup-ci, me voilà fin prêt pour reprendre la route, mais pour où ?
 
Pour ceux qui ont suivi mes aventures depuis le début, il ne vous a pas échappé que, si ma page s'appelle Adventure is going on, c'est uniquement parce au moment de partir, je ne savais toujours pas où j'allais bien pouvoir aller.
A l'époque, l'idée initiale était d'aller à Magadan en passant par l'Iran, les Stans et la Mongolie, programme bloqué net par la guerre en Ukraine et la persistance de la fermeture des frontières terrestres russes.
Le principal objectif de ce voyage a toujours été simplement de rouler et de vivre tel un nomade avec pour seule maxime, "Happyness is a way of travel, not a destination". 
C'est donc avec le seul visa iranien que je suis parti. L'idée du Pakistan et de l'Inde s'étant construite petit à petit.
Aujourd'hui, cela va faire un mois que je suis au Pakistan et non seulement je m'y sens comme à la maison, mais mon visa arrive à expiration. Il est temps d’aller voir ailleurs … tout en préparant le retour qui ne peut se faire que par une seule route, le Pakistan et l'Iran, la route nord étant bloquée par l'Afghanistan et la Chine.
Dans ce genre de périple, les visas sont la clé du voyage. Leur obtention est plus ou moins compliquée et surtout, plus ou moins rapide.
A l'heure actuelle, mon visa indien viens d'être accepté et j'ai récupéré mon visa iranien pour le retour.
Je suis donc face à un dilemme. Aller en Inde et assouvir un peu plus ma soif de découverte, ou entamer mon trajet retour.
Si je rentre en Inde, une fois la frontière franchie, il me faudra faire immédiatement la demande d'un nouveau visa pakistanais en espérant qu'il soit accepté rapidement. Passer moins de quinze jours en Inde me semble peu réaliste au vues de ce qui m'intéresse et des contraintes administratives. Y passer plus de temps signifierait un retour express en mode TGV sur, au bas mot, 15 000 km. Le moindre retard ou problème dans l'obtention de mon visa pakistanais me mettrait en difficulté de même que le moindre problème technique sur le retour.
L'autre option est de prendre le chemin du retour sur le même rythme qu'actuellement, en mode voyage. A l'aller, j'ai visiter l'Ouest et le Sud de l'Iran, là je passerai par l'Est et le Nord pour sortir en Arménie puis en Géorgie avant de retourner en Turquie et en Europe.
Si aller en Inde me tente énormément, surtout depuis que je suis au Pakistan, le voyage prendrait fin rapidement. Le retour ne se serait plus qu'une interminable succession de grosses journées de roulage où je serais chaque jour obnubilé par le nombre de kilomètres restant. Je pourrais le faire, mais je n'y vois pas trop d’intérêt.
Dans dix jours, cela fera trois mois que je suis sur la route et, non seulement je suis en pleine forme, mais mon rythme de roulage est en parfaite harmonie avec ma vision du voyage au long cours. Je me sens bien, tout simplement, et j'ai très envie de faire perdurer cet état-là.
Aussi ma décision est prise, mercredi 15 juin sera le début de mon périple de retour qui devrait me prendre encore deux mois si tout se passe bien.
 
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Message par Xantios Lun 20 Juin 2022, 3:22 pm

Anecdote de voyage.
 
Comme je le dis souvent, avec des pneus neufs, on ne crève jamais. Une fois encore, il ne faut surtout pas écouter tout ce que je raconte ! Car oui, avec mes pneus tout neufs, je n'ai même pas fait 200 km qu'un clou vient se figer en plein milieu d'un pavé.
Poisse. 
Evidemment, il fait entre 40 et 45° et pas un poil d'ombre à l'horizon. J’ai bien tout le nécessaire pour réparer, mais, à l’instar de la trousse de secours, c’est ce que je transporte tout le temps en espérant ne jamais à avoir à l’utiliser !
Je n'ai même pas le temps de retirer mon casque pour constater l'étendue des dégâts, pneu arrière complètement à plat, que je me retrouve immédiatement entouré de personnes voulant m'aider. Un gars, téléphone à l'oreille m'explique en baragouinant quelques mots d'anglais que quelqu'un arrive. 
Parfait !
Effectivement, cinq minutes plus tard, quelqu'un déboule sur sa 125. Présentation et salut d'usage, je fini par comprendre qu'il veut la clé de ma moto. OK, il veut aller où comme ça ?
Ah non, c'est juste pour retirer le clou du pneu pour éviter qu'il ne déchire la chambre en roulant. Bien vu. Car maintenant il me faut le suivre à son échoppe.
Je me renseigne pour savoir si c'est loin. Moins de 2 km d'après l'homme au téléphone. Je suis toujours méfiant envers les distances annoncées par ceux qui ne maitrisent pas trop l'anglais. Il y a peu, alors que j'étais limite niveau carburant, on m'indique une station bidon, non pas une fausse station, mais une station où l'essence est en bidon à seulement 15 km. Parfait, enfin, presque, elle était à au moins 50 km ! Fifteen ou fifty, presque identique, certes, mais qui peut être lourd de conséquences !
Mais je m'égare. Me voilà donc parti en suivant la 125. 
Mais c'est quoi ces pneus de m _ _ _ e ! Excusez l'expression, mais je n'ai pu m'empêcher de lâcher un juron. Je ne sais pas s'ils sont en chamallow ou quoi, mais ça se tortille dans tous les sens rendant la moto alors difficilement contrôlable. A plusieurs reprises j'ai failli me mettre au tas, sauvé in extrémis par mes grandes jambes. Quand je pense que dans les mêmes conditions un Mitas E07 permet de rouler plusieurs dizaines de kilomètres à des vitesses raisonnables sans trop de risque. La différence est frappante. Ces pneus ne sont vraiment pas taillés pour l'aventure contrairement aux Mitas E07 !
Heureusement mon interlocuteur de tout à l'heure ne s'était pas trompé, moins de deux kilomètres plus tard, me voici enfin arrivé saint et sauf même si, pour le coup, j'ai eu largement le temps de transpirer à grosses gouttes sous mon casque.
Je pose la moto, tombe la veste et, sans plus attendre, il se met au travail. Le pneu étant entièrement décollé d'avoir roulé à plat, il retire la chambre à air sans démonter la roue avec des petits démontes pneus, et le tout avec une facilité déconcertante ! 
Mauvaise nouvelle, la valve de la chambre à air s'est arrachée. En roulant à plat, le pneu à du tourner. Une fois encore, les Mitas E07 sont bien plus adaptés à l'aventure. Lorsque j'avais crevé l'an dernier au retour du Kurdistan, j'ai roulé au moins 15 km à plat sans que le pneu ne tourne et que la valve ne soit arrachée.
Mais peu importe, le fait est là. Je sors ma chambre de secours qu'il remonte aussi facilement qu'il a démonté l'autre.
Mais du coup, je n'ai plus de chambre à air de rechange. Je lui demande alors s'il peut la réparer.
Nous sommes au Pakistan, alors la réponse est évidement oui !
Première étape, gratter la chambre autour du trou. Ensuite, découper une valve avec suffisamment de caoutchouc autour dans une vielle chambre à air. Badigeonner le tout de colle néoprène et … faire entrer intégralement la valve dans le trou de la chambre à air. Découper une rustine dans une vielle chambre, puis faire chauffer une pièce métallique sur le réchaud à gaz. Placer la rustine sur le trou, mettre le tout sous une presse, placer la pièce chauffée et serrer très fort pour vulcaniser à chaud. Attendre que cela refroidisse et voilà une chambre à air … sans valve !
Il prend alors un poinçon et fait un petit trou sur la pièce collée et, par un adroit coup de main, fait ressortir en force la valve. Une rondelle, un écrou et c'est terminé. Il ne reste plus qu'à coller une rustine à l'endroit du trou causé par le clou et de vérifier qu'il n'y a pas de fuites. La chambre à air est comme neuve, et certainement bien plus solide !
 
Cela me ramène de nombreuses années en arrière alors que je quittais l'Afrique noire pour rentrer en France avec mes amis. Nous étions au Sénégal. Patricia, héroïque sur son 600 XT à kick, a commencé à casser les rayons de sa roue avant les uns après les autres crevant à chaque fois. Interminable journée où nous avons changé plusieurs fois sa chambre à air, démontant la roue sous les yeux incrédules d'une famille peul en transhumance. Les hommes conduisaient le troupeau sur une piste parallèle pendant que les femmes et les enfants transportaient toute la richesse de la famille sur quelques ânes et zébus. Dès que nous roulions, nous les doublions, mais à chaque crevaison ils nous repassaient devant. Pour vous dire notre rythme effréné digne des meilleurs pilotes du Paris Dakar ! Toutes nos chambres à air de secours y sont passées. Arrivés dans un village, nous avons été voir le vulcanisateur pour les réparer. Une d'elle était déchirée sur au moins dix bons centimètres. C'est alors que les toubabous que nous étions l'on vu sortir du fil et une aiguille pour recoudre la chambre à air ! Cela faisait deux ans que je vivais ici et rien n'aurais dû m'étonner. Mais si, comme quoi, j'ai toujours gardé en moi ce regard incrédule. Une vois les lèvres de la chambre à air solidement rapprochées, il a, de la même façon que son homologue pakistanais, découpé une rustine dans une vielle chambre à air qu'il a collé à chaud, à la seule différence près qu'il n'avait pas de gaz et qu'il a chauffé au charbon de bois. La chambre à air ainsi réparée a fait tout le trajet retour jusqu'en France !
 
Le travail terminé, je lui demande combien je lui doit. Comme tu veux, me répond-il, tu es mon invité.
Me voilà bien embêté, je n'ai aucune idée du tarif en vigueur et je ne souhaiterais surtout pas profiter de la situation. Il a travaillé plus d'une heure en tout. Après réflexion, ne voulant donner ni trop ni pas assez, je lui propose finalement le prix d'un plein de ma moto. Il semble ravi et donne immédiatement un billet au jeune qui revient quelques minutes plus tard avec une bouteille de Sprite que nous partageons avec toutes les personnes présente tout en papotant.
Je le félicite et lui dit que c'est un artiste, qu'en France personne n'est capable de faire cela et que l'on aurait tout simplement jeté la chambre à air. D'ailleurs, j'aurais dû l'inviter pour animer l'atelier pneus du prochain meeting Horizon Unlimited !
 
Tout en discutant, je ne peux m'empêcher de penser au paradoxe de la situation avec, d'un côté, nous les occidentaux qui crions au loup comme quoi il faut sauver la planète, qu'il faut être éco responsable mais qui, en même temps, quoi qu'il arrive, voulons maintenir absolument notre mode de vie basé sur une croissance sans fin. Nous parlons recyclage, mettons en place des taxes spécifiques mais continuons à gaspiller toujours plus. D'un autre côté, il y a les pays pauvres, sans normes antipollution où l'économie est avant tout basé sur la subsistance. Alors oui, leurs camions dégagent un nauséabond nuage de fumée malodorante, les cheminées de leurs briqueteries laissent échapper un nuage noir chargé de carbone, mais en contrepartie tout est recyclé plusieurs fois et tout est utilisé jusqu'à usure totale. Il n'y a quasiment pas de gaspillage. Ils possèdent peu de choses, essentiellement le nécessaire, n'ont pas de dressing débordant de vêtements quasiment jamais portés et j'en passe. Au final, je serais curieux d'avoir des chiffres tangibles, mais je doute que ce soit nous qui ayons le comportement le plus vertueux pour la planète malgré tous nos discours moralisateurs.
 
Mais trêve de bavardages, l'après-midi est bien avancée et il est temps de reprendre la route.
 
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