Comment descendre un petit pierrier avec des pneux route ?

Hello les TTistes !

Hier je me suis attaqué à une montée piègeuse (car plus meubles et caillouteuse que prévue) dans les vignes sancerroise avec mes pirelli route ! Si la montée s'est à peu près bien passée, la descente a été limite vautre ! En effet après avoir déconnecté l'abs, je me suis mis en 1er pour bénéficier du frein moteur et hop ! direction la descente.. sauf qu'à peine je touchais au frein AR et ça partait en dérapage.. de plus la moto à calée 3 fois dans la descente car la vitesse n'était pas suffisante pour le moteur... imaginez la moto en roule libre avec moi en train d'actionner le démareur et l'arrière en dérapage glups !

D'où les questions suivantes :

comment gérer l'embrayage dans une situation pareil ?
comment faire pour se mettre debout sur les cales pied et avoir accès au freins AR ?
comment éviter de se foutre dans des situations pareil ?


merci !

Je vais laisser répondre les spécialistes,

Car moi aussi je galère dans les descentes, normalement faudrait ce mettre debout mais je n'y arrive pas quand c'est trop technique, et j'essaye d'y aller le plus lentement possible en débrayant (pas bien je sais) et en freinant des 2 freins en essayant de pas bloquer les roues.

Pour avoir accès au frein arrière, je met le creux de mon pied sur le repose pieds et la pointe sur le frein.

Et je prie très fort la sainte gamelle

Difficile de te répondre sans voir le terrain, mais si ton pierrier est un véritable éboulis instable, moi je le descendrais assis, au point mort, main et pied sur le frein et interdiction de dépasser les 6km/h !!

Le frein moteur en descente instable j'y crois pas...

Et si l'arrière essaie malgré tout de passer devant, je prie aussi très fort sainte gamelle de m'épargner !

Je vois qu'on a à peut près la même technique

Bon, c'est plus facile à dire qu'à faire mais contrairement à ce que vous pensez, il faut garder suffisamment de vitesse pour que l'effet giroscopique de la roue AV lui permette de tracer droit !
Il faut donc privilégier la seconde vitesse plutôt que la première car elle ne provoquera pas de blocage ou calage intempestif de la roue AR générateur de prise de vitesse et de glisse incontrolée.
Autre point primordial, la position du pilote en descente TT est OBLIGATOIREMENT DEBOUT !!!
D'une part, cela te permettra de positionner ton fessier complètement en AR (raison pour laquelle le top-case est proscrit en TT) et par là de déplacer ton centre de gravité. D'autre part, cela te permettra de bien charger tes câle-pieds et de bien tenir ta moto avec les jambes pour favoriser l'adhérence.
La position debout, complètement en AR fera que la pointe de ton pied droit sera plus haut et te permettra d'attraper ta pédale de frein. Mais attention, pas question de bloquer la roue AR, il faut juste la ralentir en appuyant délicatement. Comme le dit Redfox, il faut gérer sa vitesse mais par contre pas à 6 km/h, sinon c'est le calage assuré et le blocage de la roue AR, on se crispe, du coup, on attrape le frein AV, la roue se bloque et on perd le controle.
Autre chose, le réglage des commande n'est pas le même sur la route que en TT : Le guidon (si possible plus haut pour le pilotage debout) est plus relevé (dans l'axe des tubes), les leviers aussi, le sélecteur et la pédale de frein sont plus relevé ou au minimum à l'horizontale du haut des câle-pieds. Les suspensions sont réglées plus dures.
Pour les commande, deux doigts (ou un si t'es costaud !) sur l'embrayage pour calmer la bête si elle s'embale et deux doigts sur le frein AV pour ralentir tout en maintenant un très léger filet de gaz ou alors au frein moteur (en 2nde).
Car à l'inverse du freinage classique où il te faut planter l'AV et réguler l'AR pour être efficace, dans une descente piégeuse, il va falloir gérer ta vitesse en ralentissant de l'AV et de l'AR tout en calmant ton moteur à l'embrayage.
Après, il faut rouler et ça, il n'y a que l'entrainement...
Je pense depuis longtemps à intégrer un petit cours de prise en main avant nos balades TT organisées avec l'aide des BE du club mais malheureusement, la plupart des participants pensent tout maitriser et ne souhaitent pas ce genre de prestation. La réalité leur revient souvent rapidement en face après quelques hectomètres de chemins gras ou caillouteux...
GG

Merci pour ces éléments de réponse GG,

En seconde avec la GS on va trop vite en descente surtout que le frein moteur et moins fort sur ce rapport.

Tu ne ferais pas une petite virée cet été pour montrer les techniques de pilotage vers le 13 ou 15 aout?
Je serais à côté de Bayonne.

Je suis en Angleterre jusqu'au 17 et je parts ensuite jusqu'au 22 à l'Aveyronnaise Classic...
Jusqu'à quand restes-tu sur la côte-Basque ?
GG

Merci capsud pour ta réponse super détaillée. A vrai dire debout je n'arrive pas à freiner de l'arrière : j'accède pas au frein (je suis en botte route taille 42). C'est réglable d'après toi sans achat spécifique ? En TT je me mets tjs debout sauf si je dois freiner de l'arrière...

Grâce au système d'écrou/contre-écrou sur la tige à l'AR de la pédale, tu peux baisser ou monter ta pédale. Pour la longueur, il faudra avoir un peu de mobilité mais même avec un 42, tu dois pouvoir attraper la pédale avec le bout du pied ...
Mais là encore, la mobilité sur la moto est une affaire d'entraînement.
Par contre, attention, un freinage en TT se fait TOUJOURS debout. Il est en effet très difficile de garder du grip à l'avant en étant confortablement assis dans le creux de la selle, le transfert de masse étant trop sur l'AV.
Comme pour les descentes évoquées plus haut, il faut avoir la même position soit debout les jambes en flexion, les fesses complètement en AR, les bras presques tendus et les pieds bien en appui sur les câle-pieds. On ne se rassoit qu'en fin de freinage au moment de prendre la courbe.
GG

OK merci ! Va falloir que je règle ça alors. Idéalement faudrait aussi que je remonte mon guidon car debout je suis un peu limiter par le guidon trop bas mais la difficulté c'est de garder une moto confortable pour la route car c'est 70% des km effectués..

capsudmc a écrit:
Par contre, attention, un freinage en TT se fait TOUJOURS debout. Il est en effet très difficile de garder du grip à l'avant en étant confortablement assis dans le creux de la selle, le transfert de masse étant trop sur l'AV.

Je ne comprends pas ces deux phrases.
Le but est d'avoir du grip sur la roue AV ?
Alors pourquoi au contraire ne pas basculer le corps vers l'AV ???

capsudmc a écrit:Je suis en Angleterre jusqu'au 17 et je parts ensuite jusqu'au 22 à l'Aveyronnaise Classic...
Jusqu'à quand restes-tu sur la côte-Basque ?
GG

J'aurais sans doute une dispo entre le 23 et le 26 Aout.

Je te tiendrais informé.

SFE, je vais essayer d'être clair avec l'aide d'un petit croquis.



En te tenant à l'avant (Fig. 1), d'autant plus assis mollement sur la selle, ton centre de gravité est placé très haut sur l'avant favorisant le basculement (!). En fixant le grip sur la seule roue AV, compte-tenu de la surface au sol moins grande, tu augmentes le risque de perte d'adhérence et tu enlèves toute répartition des masses sur l'AR.

En se tenant debout (Fig. 2), les fessiers complètement en AR, les pieds fortement appuyés sur les câle-pieds, tu déplaces ton centre de gravité vers l'AR et vers le bas. Tu augmentes donc l'adhérence de tes roues et diminues le transfert de masse. On est pas sur l'enrobé d'un beau circuit routier à l'adhérence fantastique ! Le but n'est donc pas d'avoir le seul grip sur la roue AV (surtout en terrain meuble) mais d'avoir un grip bien réparti sur les deux roues pour profiter du maximum d'adhérence possible. D'où la position complètement en AR et en appui sur les câle-pieds.
J'espère être un peu plus clair même si mes croquis ne sont que théorique...
GG

Merci GG, c'est encore plus clair avec le petit croquis!

Reste plus qu'à essayer...

Ah ben nickel, j'ai tout compris

C'est le même principe pour ceux qui font du cheval pour descendre une pente...

Merci Gérard !

Idem en VTT, le corps est le plus en arrière possible histoire de pas passer par dessus le guidon en plantant l'avant.

Différents merd pierriers que j'ai emprunté lors de ma ballade d'aujourd'hui...









Je me suis souvenu de ce fil de discussion, mais je suis quand même resté assis
En même temps, ce sont pas des pentes à 45°

Sur la première photo, au fond, tu es passé par dessus les racines sans problème ???

Ce ne sont pas des racines mais des "marches" en pierre suffisamment haute pour se poser sur le sabot moteur.

Il faut prendre un peu d'élan, rouler le plus au bord du chemin et ne surtout pas couper les gaz tant qu'on est pas en haut !
Numéro de haut voltige garanti !

Alors là RedFox, pour connaître très très bien ces chemins que nous avions ré-ouverts il y a quelques années pour le championnat de france d'enduro de St-Palais puis d'Hélette, si tu montes avec ta F800GS celui notamment de la stèle de Gibraltar (photo 1), je m'incline voir je me couche à tes pieds.
Pour y passer fréquemment à VTT et en enduro, quand je vois comment on y galère avec des pilotes de très bon niveau régional et des machines de 110 kg autrement plus agiles que nos trails, je suis bluffé...
Je me rappelle qu'on parlait de stage de pilotage, je pense que je vais plutôt te demander à rouler avec toi !!!
GG

Par contre, fais gaffe quand tu roules sur le GR65 surtout en période estivale car c'est le chemin officiel de Compostelle et il est très fréquenté.
Notre moto-club a d'ailleurs un "gentleman agrément" avec les communes locales et l'office de tourisme pour éviter au maximum de les emprunter.
GG

capsudmc a écrit:quand je vois comment on y galère avec des pilotes de très bon niveau régional et des machines de 110 kg autrement plus agiles que nos trails, je suis bluffé...

Un pilote de 80kg sur une enduro de 110kg, c'est a peu près comme moi sur une GS de 200kg, sauf que le pneu accroche peut-être plus fort au sol

capsudmc a écrit:Je me rappelle qu'on parlait de stage de pilotage, je pense que je vais plutôt te demander à rouler avec toi !!!

J'ai aucune technique, c'est limite si je ferme pas les yeux dés que ça secoue trop fort !

capsudmc a écrit:Par contre, fais gaffe quand tu roules sur le GR65 surtout en période estivale car c'est le chemin officiel de Compostelle et il est très fréquenté.

Les randonneurs doivent préférer les routes goudronnées, personne sur les pistes et sentiers !! Et puis 6h pour faire 150 bornes, on peut pas dire que je soulève la poussière !

Bon, mettons fin au suspense...

Évidemment que je n'ai pas monté la côte de la première photo.
Ce ne sont pas les 3 marches que l'on voit qui me font peur, mais les 47 qui suivent en zig-zag toutes plus cassantes les unes que les autres... sans parler des 2/3 ornières pour corser le tout !

Je veux bien tenter l'exploit, mais uniquement s'il y a un médecin urgentiste, un hélicoptère du samu prêt à m'emporter à l'hôpital et 4 paires de gros bras pour s'occuper de la moto !
J'ai pas encore tous mes neurones grillés pour m'aventurer tout seul dans ce genre de traquenard !

"et un pierrier avec  deux zestes de citron  ?" c'est bon je sors ....